Deux juges de deux procès distincts de Donald Trump en une journée ont été contraints de prendre des mesures de protection extraordinaires basées sur les actions de l’accusé ou de ses avocats et de ses partisans.
Si les mesures de protection sont rares, elles ne sont pas sans précédent, mais elles soulignent les menaces auxquelles le système judiciaire est confronté de la part des partisans de l’ex-président.
Vendredi après-midi, dans l’affaire de fraude civile de 250 millions de dollars contre l’ex-président, ses deux fils adultes et son entreprise, le juge de la Cour suprême de New York, Arthur Engoron, a élargi l’ordre de silence qu’il avait imposé à Donald Trump pour inclure les avocats de Trump, et a menacé de « graves sanctions » s’ils le violent. Jeudi, deux des avocats de Trump ont pris pour cible le principal légiste du juge, actions que Trump avait prises au cours des semaines précédentes et qui ont déclenché l’imposition d’une ordonnance de silence limité.
Le juge Engoron « a écrit que depuis le début du procès, son cabinet ‘a été inondé de centaines d’appels téléphoniques, de messages vocaux, d’e-mails, de lettres et de colis harcelants et menaçants’, a rapporté Axios.
« Le droit des accusés et de leurs avocats, prévu par le premier amendement, de commenter mon personnel est de loin contrebalancé par la nécessité de les protéger contre les menaces et les dommages physiques », a ajouté Engoron. Jeudi, le juge a été tellement indigné par le fait que son assistant juridique a été pris pour cible qu’il aurait frappé le banc et averti les avocats.
« L’ordonnance interdit aux avocats chargés de l’affaire de faire des déclarations publiques faisant référence à des communications confidentielles entre Engoron et son équipe », ajoute Axios. Engoron a accusé les avocats de Trump, dont Chris Kise, Alina Habba et Clifford Robert, d’avoir « fait, officiellement, des remarques inappropriées et répétées à propos de mon juriste principal ».
Comme Lisa Rubin de MSNBC notéVendredi également, dans une affaire civile distincte, la dernière intentée par le journaliste E. Jean Carroll, le juge de district américain Lewis Kaplan – citant l’ordre de silence imposé par le juge Engoron – a ordonné que les jurés dans la prochaine affaire Carroll restent anonymes.
Le juge Kaplan a écrit que si l’identité des jurés « était divulguée, il y aurait une forte probabilité que les médias accordent une attention indésirable aux jurés, qu’ils fassent l’objet de tentatives d’influence et/ou de harcèlement ou, pire encore, de la part des partisans de M. Trump. [and/or by Mr. Trump himself] En effet, dans un passé très récent, M. Trump a été condamné à deux amendes pour avoir violé une ordonnance de silence émise par un juge de New York en réponse à des commentaires tenus par M. Trump concernant le greffier du juge. Compte tenu des déclarations publiques répétées de M. Trump concernant le plaignant [E. Jean Carroll] et devant le tribunal dans cette affaire ainsi que dans d’autres affaires portées contre lui, et compte tenu de la large couverture médiatique dont cette affaire a déjà fait l’objet et qui est susceptible de s’accroître une fois le procès imminent ou en cours, la Cour estime qu’il y a de fortes raisons de croire que le jury a besoin… de protections.
L’ordonnance interdit que « les noms, adresses et lieux de travail des jurés potentiels… ainsi que des jurés qui seront finalement sélectionnés… ne soient pas révélés ».
Il a également ordonné au US Marshal Service de transporter les jurés vers et depuis. des lieux non divulgués avant et après chaque journée de procès « où les jurés peuvent se rassembler ou à partir desquels ils peuvent retourner à leurs résidences respectives ».