Mona Lisa, Transmontagne, Quiétude, Rhode Tourisme… Plus d’une vingtaine d’exploitants de résidences de tourisme ont fait faillite ces dix dernières années. Simbiosis est le cas le plus confondant.
Le groupe, créé en 2002, disparaît en 2011, laissant derrière lui des résidences en faillite à La Bourboule, Saint-Nectaire ou Laprugne (Allier). Dans ce dernier village, le groupe a prétendu construire «Les Hauts du Cordat», une vaste résidence de tourisme.
En réalité, il a racheté une cité ouvrière rattachée à une ancienne mine d’uranium, qu’il n’a jamais réhabilitée. C’est dans l’Ariège que le groupe a été le plus actif, lançant des programmes au Carla-Bayle, à Guzet, Aulus et Seix, soit plusieurs centaines de logements au total.
Le groupe bénéficiait du soutien du Club Ariège Pyrénées Investissement (Capi), émanation du conseil général. Celui-ci comptait sur Simbiosis pour doper le tourisme vert et relancer des petites stations de ski sur le déclin.
La caisse régionale de Crédit agricole Languedoc, de son côté, a prêté à des dizaines d’investisseurs particuliers démarchés par Simbiosis. Elle ne s’est guère interrogée sur la viabilité des projets et leurs perspectives de rendements irréalistes.
Des perspectives de rendement irréalistes
Plusieurs procès ont déjà eu lieu. En décembre 2014, le tribunal de grande instance de Cusset (Allier) a annulé les ventes pour 120 plaignants du Cordat. Ils ont fait appel car, selon le jugement, ils doivent continuer à rembourser le Crédit agricole du Languedoc. Le jugement souligne les défaillances du notaire, mais sans prononcer pour autant de sanction financière à son encontre.
Le tribunal correctionnel de Toulouse, en décembre 2014, a également prononcé des peines de prison ferme contre un courtier et de prison avec sursis contre deux architectes, assorties de fortes amendes, dans le volet ariégois du dossier Simbiosis. Un procès au civil devait se tenir en 2015. Alain Lapujade, patron de Simbiosis, n’a pas été condamné, il est décédé d’un arrêt cardiaque en 2012.
Quelques résidences Simbiosis ont fini par atteindre le stade de la location. Celle du Carla Bayle, en particulier, semble en bonne voie, grâce à la mobilisation des investisseurs particuliers, qui ont affronté dix années de galère ininterrompue.