Nous recevons de plus en plus d’e-mails nous demandant la procédure pour mettre fin à un contrat de travail dans les services à la personne. Il s’agit bien souvent d’employeurs qui souhaitent se séparer de leur prestataire. Certains employés payés en CESU nous posent également la question. Licenciements, retraites, démissions, indemnités… Vous allez enfin tout savoir.
Piqûre de rappel
Lorsqu’un utilisateur des services à la personne emploie un prestataire (embauche directe), il existe un contrat de travail. Le contrat est bien souvent écrit, mais peut aussi être oral. Il faut que l’employeur et le salarié soient d’accord sur la prestation et le salaire (généralement payé en CESU). Notre article sur le contrat de travail vous explique tout cela en détails.
Dans le cadre de services à la personne exercés par une structure agréée, il n’existe pas de contrat de travail entre l’utilisateur et le prestataire. En effet, le seul contrat de travail qui existe est celui qui lie le prestataire à la structure.
Cet article ne concerne que les embauches directes.
Mise à la retraite
L’employeur peut mettre à la retraite son prestataire et ainsi finir son contrat de travail à condition que le salarié :
- puisse bénéficier d’une pension à taux plein du régime général,
- et qu’il ait atteint l’âge minimum prévu.
Pour le calcul des droits à la retraite du salarié, il est nécessaire de prendre contact avec la CRAM (Caisse Régionale d’Assurance Maladie) qui est la retraite du régime général de Sécurité sociale, et l’IRCEM (Institut de Retraite Complémentaire des Employés de Maison).
Au sujet de la procédure en matière de préavis et d’indemnités, elle est la même que pour un licenciement.
Le licenciement
Attention, l’employeur ne peut licencier son prestataire que pour une raison réelle et sérieuse! Il n’est pas question de mettre fin au contrat de travail parce que subitement un matin vous l’avez décidé. Les choses pourraient se retourner contre vous et vous pourriez alors être amené à payer d’importantes indemnités. Le licenciement peut être justifié par un comportement du salarié, ou par un changement de situation de l’employeur (baisse de salaire ou chômage, décès, déménagement dans une zone géographique éloignée…)
Existe-t-il une procédure? La réponse est OUI. Il est important de la suivre à la lettre afin que les choses se passent normalement. Le particulier employeur doit :
- convoquer son salarié à un entretien. Cette convocation peut se faire par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre contre signature. Il est important de garder une trace de ce document.
- s’entretenir avec son salarié afin de lui expliquer les raisons de son licenciement.
- notifier le salarié de son licenciement par une lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit reprendre les raisons du licenciement expliquées au salarié lors du précédent entretien. Pensez à bien y indiquer les dates afin d’éviter un éventuel litige.
Existe-t-il un préavis? La réponse est encore OUI. Cependant, il est possible d’un commun accord de l’écourter. La durée est fonction de l’ancienneté du salarié dans l’emploi en question :
- 1 semaine lorsque le prestataire a moins de 6 mois d’ancienneté,
- 1 mois lorsque le prestataire a entre 6 mois et 2 ans d’ancienneté,
- 2 mois lorsque le prestataire a plus de 2 ans d’ancienneté.
A noter que le préavis est soumis aux cotisations habituelles et doit donc être payé avec le CESU et son volet social.
Existe-t-il une indemnité de licenciement? OUI, si le prestataire a plus de 2 ans d’ancienneté. Elle se calcule sur les salaires bruts des 12 derniers mois :
- 1/10ème de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années,
- 1/6ème de mois de salaire pour les années suivantes.
A noter que l’indemnité de licenciement n’est pas soumise aux cotisations et qu’il n’y a donc pas de volet social à remplir.
La démission ou le départ à la retraite du salarié
Un employé peut également mettre fin à son contrat de travail. Il s’agit alors d’une démission. Celle-ci doit être exprimé par écrit en y stipulant clairement les raisons.
Un salarié âgé de 60 ans ou plus et qui souhaite prendre sa retraite peut également mettre fin à son contrat de travail. Il est de sa responsabilité de se renseigner au préalable quant à ses droits à la retraite. Il pourra prendre contact avec la CRAM (Caisse Régionale d’Assurance Maladie) qui est la retraite du régime général de Sécurité sociale, et l’IRCEM (Institut de Retraite Complémentaire des Employés de Maison).
Tout comme pour le licenciement, il existe un préavis qui est fonction de l’ancienneté de l’employé dans cet emploi. Lors d’une démission :
- 1 semaine lorsque le prestataire a moins de 6 mois d’ancienneté,
- 2 semaines lorsque le prestataire a entre 6 mois et 2 ans d’ancienneté,
- 1 mois lorsque le prestataire a plus de 2 ans d’ancienneté.
Et lors d’un départ à la retraite :
- 1 semaine lorsque le prestataire a moins de 6 mois d’ancienneté,
- 1 mois lorsque le prestataire a entre 6 mois et 2 ans d’ancienneté,
- 2 mois lorsque le prestataire a plus de 2 ans d’ancienneté.
Une démission n’entraîne aucune indemnité de départ puisqu’elle est le choix du salarié. Lorsqu’il s’agit d’un départ à la retraite, l’employé peut toucher une indemnité à condition qu’il ait plus de 10 ans d’ancienneté. Son montant est de :
- 1/2 mois de salaire après 10 ans d’ancienneté,
- 1 mois de salaire après 15 ans d’ancienneté,
- 1 mois et 1/2 de salaire après 20 ans d’ancienneté,
- 2 mois de salaire après 30 ans d’ancienneté.
A noter que cette indemnité est soumise aux cotisations lorsque le prestataire prend sa retraite. Il est ainsi nécessaire d’utiliser le CESU et son volet social.