« Un quart des députés conservateurs sont des propriétaires et un cinquième de tous les dons du parti conservateur sont effectués par des sociétés immobilières. »
Diane Abbott est la députée travailliste de Hackney North et Stoke Newington
Le secteur locatif privé est en crise. Loin de s’y attaquer, ce gouvernement entend bien l’aggraver, au détriment d’abord des locataires et même des propriétaires honnêtes.
La situation générale est épouvantable. Les agents immobiliers suggèrent que les loyers augmentent de 20% par rapport à il y a un an dans la capitale, alors même que les prix de l’immobilier stagnent. Il existe de nombreuses preuves anecdotiques de locataires potentiels facturés des centaines de livres pour les visionnements, même ceux en ligne. Les conditions de location dans de nombreuses régions sont de plus en plus courtes, les propriétaires augmentant les loyers à chaque renouvellement. Et, dans un phénomène qui était dans le passé largement confiné à Londres, on rapporte qu’un village gallois entier a été racheté par des promoteurs immobiliers, les résidents étant confrontés à une forte augmentation immédiate des loyers.
La toile de fond est une pénurie aiguë de logements, et surtout de logements abordables. Cette situation a été exacerbée par la décision de mettre fin brutalement à l’allègement fiscal des taux d’intérêt hypothécaires sur les loyers. Bien qu’il existe un argument solide selon lequel cela devrait être progressivement supprimé, la décision soudaine a laissé un trou béant dans l’offre de propriétés, car de nombreux propriétaires la trouvent désormais non rentable.
Tout cela a été aggravé par les décisions de la Banque d’Angleterre d’augmenter les taux d’intérêt, même si nous sommes dans la situation très inhabituelle d’une « stagflation », à la fois une économie stagnante et une inflation galopante.
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre a bêtement blâmé les salaires et les préretraités pour la flambée des prix, plutôt que la politique gouvernementale des deux côtés de l’Atlantique. Même selon ses propres termes, comment il s’attend à ce que des taux d’intérêt plus élevés fassent baisser les salaires sans créer de chômage est un mystère. Les préretraités bénéficieront également de taux d’intérêt plus élevés sur leur épargne.
La réponse incontournable à la pénurie de logements est davantage de logements publics et sociaux. Mais la détermination du gouvernement à accorder la priorité au secteur privé dans tous les domaines signifie que presque aucune des nouvelles constructions de logements n’est destinée à des logements sociaux. C’est la faute du gouvernement s’il y a une telle pénurie de logements; ce gouvernement et ses prédécesseurs.
Pourtant, ils ne sont pas seulement responsables de la source de la crise. Ils ont pris une série de mesures pour soutenir les propriétaires et défavoriser les locataires. En plus de la mesure de Gove sur l’allègement des intérêts hypothécaires, qui a chassé un grand nombre de propriétaires individuels au profit de grandes sociétés immobilières, il existe maintenant une proposition visant à permettre des expulsions plus faciles.
Les ministres affirment qu’ils prennent des mesures pour lutter contre les comportements antisociaux. Ils déplacent en fait les poteaux de but en faveur de propriétaires peu scrupuleux, qui pourront simplement invoquer un comportement antisocial pour faire pression sur les locataires existants ou les expulser, ou simplement menacer de porter plainte.
Dans le même temps, le gouvernement a retardé la mise en œuvre de nouvelles règles d’efficacité énergétique sur les propriétés louées, ce qui devrait coûter aux locataires 1 milliard de livres sterling supplémentaires sur deux ans pour les maisons les moins bien isolées.
Ce virage en faveur des propriétaires en pleine crise du logement n’est guère une surprise. Un quart des députés conservateurs sont propriétaires et un cinquième de tous les dons du parti conservateur sont effectués par des sociétés immobilières.
Le travail doit s’engager à rectifier ces abus, à soutenir les locataires, et non les propriétaires, et à construire 150 000 nouveaux logements sociaux et d’associations de logement par an pour lutter contre la pénurie de logements.