« Lorsqu’ils sont pressés, il n’est peut-être pas surprenant que les ministres ne précisent aucun droit ni même aucune décision spécifique qu’ils jugent répréhensibles. »
Diane Abbott est la députée travailliste de Hackney North et Stoke Newington
La menace du gouvernement d’abolir la loi sur les droits de l’homme serait un grave revers pour toutes nos libertés civiles et nos libertés durement acquises. Cela pourrait prendre une génération ou plus pour s’inverser, et il faut clairement une opposition à la fois plus concertée et plus robuste qu’à ce jour.
Un haut fonctionnaire du Conseil de l’Europe (rien à voir avec l’UE) a déclaré que cette décision porterait un sérieux coup aux droits de l’homme, tant dans ce pays qu’au niveau international. Elle a raison, dans les deux jugements.
Cette décision s’inscrirait dans l’ensemble du programme et de la politique du gouvernement, qui consiste à bafouer les droits de l’homme. Ce gouvernement a déjà produit une multitude de lois dans ce domaine, du projet de loi sur les espions au projet de loi sur les opérations à l’étranger, en passant par le projet de loi sur la police et bien d’autres. Chacun d’eux représente une initiative visant à accroître les pouvoirs de l’État, à réduire sa responsabilité et à réduire les droits des citoyens. Pris ensemble, ils représentent un virage à droite d’un gouvernement de plus en plus autoritaire qui a l’intention de réduire fondamentalement les droits de l’homme dans ce pays.
Parce qu’il y a tellement de désinformation sur la Loi sur les droits de l’homme, il vaut la peine d’exposer la position factuelle. La loi sur les droits de l’homme (HRA) est directement intégrée dans le droit interne des droits énoncés dans la convention européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a été ratifiée par tous les membres du Conseil de l’Europe, y compris ce pays.
La Convention a été établie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec la Grande-Bretagne comme principal instigateur. L’objectif était de consacrer les droits de l’homme et les libertés civiles sur l’ensemble d’un continent. Cela faisait partie de la détermination généralisée après les horreurs de la guerre et les crimes de l’Holocauste, que nous devrions tous veiller à ce que « plus jamais ».
De même, la CEDH codifie certains des droits les plus fondamentaux imaginables. Ceux-ci incluent la protection contre la torture, la prévention du racisme, la prévention de l’exploitation sexuelle des enfants et de la traite des personnes et bien d’autres encore.
Il n’est donc pas étonnant que seuls des gouvernements de droite et autoritaires soient tombés sous le coup de la Convention ou se soient opposés à son interprétation. Ce gouvernement est maintenant l’un d’entre eux.
Lorsqu’ils sont pressés, il n’est peut-être pas surprenant que les ministres ne précisent aucun droit ni même aucune décision spécifique qu’ils jugent répréhensibles. Au lieu de cela, il semble clair que leur opposition va d’un effort pour devenir complètement irresponsable en vertu du droit international (ce qui est une impossibilité) à une antipathie « philosophique » envers le concept des droits de l’homme.
Il existe une vidéo largement disponible (lien) qui montre que l’actuel secrétaire à la justice et lord chancelier Dominic Raab entre dans cette catégorie. Il dit aussi qu’il ne croit pas non plus aux droits économiques ou sociaux, et bien sûr les deux sont liés. Ce sont peut-être ces croyances qui ont incité le Premier ministre à croire que Dominic Raab était apte à ces rôles.
Au lieu de cela, nous devrions considérer que l’irritation des ministres est un très petit prix à payer pour la défense de nos libertés fondamentales. De même, que les êtres humains ont des droits fondamentaux (notamment contre la traite, l’exploitation sexuelle ou la protection contre la torture, etc.), et que ces droits fondamentaux sont également liés au respect des droits économiques et sociaux.
On prétend parfois que quelles que soient les intentions des ministres, l’érosion des libertés est toujours une étape dangereuse dans l’élimination des défenses contre un futur gouvernement draconien ou autoritaire. Malheureusement, un tel saut d’imagination n’est pas nécessaire par rapport à ce gouvernement. Eux et leurs plans représentent un danger réel et actuel pour nos libertés et méritent d’être combattus avec force maintenant.