Dissertation
Le réchauffement climatique : état des lieux
Analyser le sujet
Dégager la problématique
Pour traiter ce sujet, il convient d’abord de définir le réchauffement climatique et de déterminer ses éventuelles causes.
L’expression « état des lieux » vous invite à voir les effets du réchauffement climatique et les différentes formes qu’il prend à travers le monde.
On peut donc en déduire la problématique suivante : Quels sont les effets du réchauffement climatique, quelles formes prend-il à travers le monde ?
Construire le plan
Dans la mesure où il vous est demandé de faire une synthèse mondiale du phénomène du réchauffement climatique, un plan analytique s’impose.
Corrigé
Les titres et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
[Accroche] Comme en témoigne la couverture médiatique internationale dont fit l’objet la Conférence de Paris sur le climat en 2015, le réchauffement climatique est aujourd’hui au centre du débat mondial. [Présentation du sujet] Le réchauffement climatique, qui se traduit par une hausse régulière des températures annuelles moyennes à la surface du globe, fait désormais l’objet d’un très large consensus scientifique. Ses effets, bien que variables selon les régions considérées, sont déjà tout à fait observables. [Problématique] Quels sont les effets du réchauffement climatique, quelles formes prend-il à travers le monde ? [Annonce du plan] C’est ce à quoi nous allons tenter de répondre en définissant d’abord quels sont les effets concrets observables du réchauffement climatique à la surface du globe [I]. Nous verrons ensuite les raisons qui peuvent l’expliquer [II] et, pour finir, nous envisagerons les politiques de lutte engagées contre ce phénomène [III].
I. Les différents aspects du réchauffement climatique
1. Une lente prise de conscience du phénomène
Les climatologues évaluent à 0,5 °C la hausse de la température mondiale depuis 1900. D’après leurs calculs, d’ici à 2100, la hausse globale devrait être comprise, selon les scénarios, entre 1 et 5 °C.
Déjà ancien, le phénomène n’a pourtant pas été immédiatement pris en compte. En 1972, le retentissement mondial du rapport Meadows, insistant sur le fait qu’il ne peut y avoir de développement économique infini dans un monde aux ressources finies, contribua à attirer l’attention sur les problèmes écologiques.
Mais ce n’est qu’au cours des années 1980 que l’ONU se saisit du problème du réchauffement climatique. À l’initiative du météorologue suédois Bert Bolin, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est créé en 1988.
2. Le réchauffement climatique : des effets déjà observables
Même si les effets du réchauffement climatique sont déjà perceptibles, ils ne le sont pas partout avec la même intensité et ils n’ont pas les mêmes conséquences sur tous les espaces.
Les effets de l’élévation du niveau marin sont déjà sensibles sur les côtes basses et les États insulaires, notamment ceux du Pacifique, dont l’altitude ne dépasse pas en général quelques mètres. Des études géologiques récentes tendraient à montrer que le niveau des îles serait susceptible de s’élever avec le niveau de la mer. Il n’en demeure pas moins que des îles ont déjà été en partie évacuées, comme les archipels de Tuvalu ou de Kiribati.
Outre la hausse régulière de la température moyenne du globe, année après année, le réchauffement du climat a également d’autres conséquences comme la fonte des glaciers et de la banquise, tant dans l’Arctique que dans l’Antarctique, l’augmentation du nombre d’accidents climatiques, cyclones et tempêtes, sécheresses exceptionnelles à l’origine de gigantesques incendies comme en Russie, au Brésil ou en Australie récemment…
[Transition] Comme nous venons de le voir, les effets du réchauffement climatique sont déjà aisément observables à la surface du globe. Nous allons maintenant essayer d’en déterminer les causes.
II. Les raisons du phénomène
1. Le résultat de l’extension de la civilisation industrielle ?
Même si l’origine anthropique du réchauffement climatique est aujourd’hui admise par l’ensemble de la communauté scientifique, nombreux furent ceux qui, jusqu’au début des années 2000, nièrent sa réalité en rappelant qu’au cours de la longue histoire de la Terre, le climat avait connu d’autres variations. L’extrême rapidité de l’augmentation des températures de ce dernier demi-siècle tend néanmoins à en imputer la responsabilité aux humains.
La principale explication mise en avant est celle de l’explosion des rejets de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone (CO2) – notamment liés à la pollution automobile qui est à elle seule responsable d’environ 70 % de la pollution atmosphérique dans les villes des pays développés, et le méthane (CH4), lié quant à lui à l’extension de l’élevage, en particulier bovin.
2. L’anthropisation du monde
L’urbanisation croissante tend à renforcer le réchauffement climatique dans la mesure où les grandes concentrations humaines sont des sources de chaleur, tant en raison des infrastructures et des immeubles modifiant l’effet albédo qu’en raison des chauffages urbains qui sont à l’origine d’importants rejets de vapeurs d’eau.
Plus globalement, l’accroissement très rapide de la population humaine, passée de 2,5 milliards d’individus en 1950 à près de 8 milliards aujourd’hui, contribue également à l’augmentation des activités. Elles s’avèrent de toutes natures : combustions, chauffages, déforestation, extension des champs et des prés qui modifient également l’albédo, pollutions atmosphériques, artificialisation des sols, et sont responsables à des degrés divers, de l’augmentation de l’effet de serre.
[Transition] L’origine anthropique du réchauffement climatique est pour l’essentiel un fait acquis. La communauté internationale se divise cependant sur les mesures à prendre pour faire face à cette situation.
III. Les politiques contre le réchauffement climatique
1. Un préalable : l’analyse scientifique du phénomène
Le GIEC est le principal organisme d’expertise de l’ONU sur l’évolution du climat. Ses travaux, publiés sous la forme de rapports tous les 5 ou 6 ans, servent de base aux travaux de la Conférence annuelle des Parties (COP ou Conference of the Parties).
Créées à la suite du Sommet de la Terre en 1992, les Conférences des Parties réunissent chaque année les représentants de la plupart des pays du monde. Certaines d’entre elles ont donné lieu à des avancées significatives comme la COP 3 qui, en 1997, aboutit au protocole de Kyoto. Signé par l’Europe, le Japon et le Canada, celui-ci vise à réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère. En 2015, la COP 21 déboucha sur l’accord de Paris dans lequel les États signataires, y compris les États-Unis et la Chine, c’est-à-dire les deux premiers pollueurs de la planète, s’engageaient à limiter le réchauffement climatique à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
2. Des politiques de lutte limitées et pour l’instant peu efficaces
Pour positives qu’elles soient, ces avancées s’avèrent pour l’instant peu efficientes. Dès la COP 22, réunie à Marrakech (Maroc), les participants durent reconnaître que l’engagement de Paris ne serait pas tenu.
En fait, la communauté internationale reste extrêmement divisée sur ces questions. Outre les pays pétroliers, peu favorables à la réduction de l’utilisation des énergies fossiles pourtant principales responsables de l’effet de serre, les États-Unis se montrent en général un partenaire peu commode. Ainsi, de la même façon que le Président George W. Bush avait rejeté le protocole de Kyoto, Donald Trump a dénoncé l’accord de Paris signé par son prédécesseur, Barack Obama. Les pays émergents, en particulier l’Inde et le Brésil refusent également tout accord contraignant, considérant que celui-ci pénaliserait leur développement économique.
Conclusion
[Réponse à la problématique] Le réchauffement climatique est un fait désormais globalement accepté par la communauté internationale. Mais, au-delà de ce constat, les différentes nations du monde continuent à s’opposer sur les causes exactes et surtout sur les réponses à apporter à un tel phénomène. [Ouverture] Pourtant, l’urgence climatique, annoncée par de nombreux scientifiques dont Dennis Meadows, est une réalité tangible et ses conséquences humaines, comme les réfugiés climatiques que le rapport Groundswell de la Banque mondiale (2018) évalue à plus de 140 millions d’ici 2050, sont déjà dramatiques.