Une motion historique sur la Palestine a été adoptée lors de la conférence du Parti travailliste, qui reconnaît qu’Israël pratique l’apartheid et appelle à des sanctions fortes.
Aujourd’hui, la conférence du Parti travailliste a voté en faveur d’une motion faisant référence à l’identification d’Israël en tant qu’État pratiquant le crime d’apartheid.
C’est la première fois dans l’histoire d’un grand parti politique du Royaume-Uni qu’une telle motion est adoptée.
Adopté à une écrasante majorité
La motion a été présentée par la section jeunesse du Labour et a été adoptée à une écrasante majorité après un bref débat. Le vote ne lie pas la direction travailliste. Cela montre cependant que l’adhésion à un parti populaire reste favorable aux droits des Palestiniens et met fin à l’implication du Royaume-Uni dans l’occupation israélienne du territoire palestinien.
La motion condamne la violence d’Israël contre les Palestiniens à Jérusalem, sa Nakba en cours en Palestine, son assaut meurtrier contre Gaza, qui a tué 67 enfants en mai, ainsi que son annexion de facto de terres palestiniennes par le biais de l’expansion illégale des colonies.
Cesser le commerce des armes entre le Royaume-Uni et Israël
La motion engage les travaillistes à appliquer des sanctions, notamment l’arrêt du commerce d’armes entre le Royaume-Uni et Israël et le commerce avec les colonies israéliennes illégales. Par son décès, la conférence décide d’« adhérer à une politique éthique sur tout le commerce du Royaume-Uni avec Israël, y compris l’arrêt de tout commerce d’armes utilisé pour violer les droits de l’homme palestiniens et le commerce avec des colonies illégales ».
Représente la force et la solidarité avec le peuple palestinien
La Campagne de solidarité palestinienne (PSC), qui cherche à obtenir la paix, l’égalité et la justice contre le racisme, l’occupation et la colonisation et est la plus grande organisation du Royaume-Uni dédiée à la protection des droits humains des Palestiniens, se félicite de la motion historique.
Comme l’a dit Kamel Hawwash, président de la CFP :
« Nous nous félicitons de cette motion importante et historique qui représente une étape importante pour le parti travailliste dans la reconnaissance de la réalité du système d’apartheid imposé par Israël aux Palestiniens. Il reconnaît également les conséquences qui découlent de cette analyse en termes de sanctions et de cessation de tout commerce soutenant les violations par Israël du droit international.
« Malgré l’énorme pression exercée sur les travaillistes pour revenir sur les engagements politiques pris lors de la Conférence en 2018 et 2019, cela démontre la force de la solidarité avec le peuple palestinien parmi les membres de la base des travaillistes et au sein du mouvement syndical. Il est temps que l’impunité cesse et que la responsabilité commence.
L’adoption de la motion n’est pas sans opposants. Le député Steve McCabe, président de Labour Friends of Israel, s’est prononcé contre :
« Le mouvement composite est trop criard, il est trop en colère, il est trop unilatéral et il n’est pas du tout axé sur la recherche de la paix. »
Exprimant son soutien à la requête mais maintenant des réserves sur la mesure dans laquelle il faut s’en réjouir, l’avocat Chris Corney, tweeté:
« Je suis d’accord avec la motion adoptée par la conférence Lab, mais pour moi, ce n’est pas quelque chose à se réjouir du fait qu’Israël moderne a sombré dans cela. C’est une tragédie pour les Juifs et les Palestiniens. Je crois que cela peut être inversé. Il y a tellement de voix pacifiques décentes des deux côtés. »
Gabrielle Pickard-Whitehead est journaliste indépendante et rédactrice en chef de Left Foot Forward.