Les législateurs de l’État de l’Idaho ont achevé lundi après-midi l’adoption d’une loi qui permettra aux parents de sang d’une femme de poursuivre si elle a ou tente d’avoir un avortement. Plus précisément, la loi mentionne l’homme qui l’a mise enceinte, un grand-parent, une tante, un oncle ou «un frère ou une sœur de l’enfant à naître».
Le projet de loi est « une interdiction de l’avortement de six semaines calquée sur la loi du Texas qui a éliminé l’accès à la procédure avant que de nombreuses personnes ne sachent qu’elles sont enceintes », rapporte The 19th. « Le vote met l’Idaho sur la voie de devenir le deuxième État avec une interdiction de six semaines en place. »
Il va maintenant au gouverneur républicain Brad Little pour sa signature ou son veto.
SB 1309, la « LOI SUR LA PROTECTION DE L’ENFANT PRÉNÉ SUR LE RYTHME CARDIAQUE FÉTAL », se lit en partie comme suit : « Toute femme sur laquelle un avortement a été tenté ou pratiqué, le père de l’enfant à naître, un grand-parent de l’enfant à naître, un frère ou une sœur de l’enfant à naître , ou une tante ou un oncle de l’enfant à naître peut » poursuivre le médecin. Les cas de viol, d’inceste et d’urgence médicale ne sont pas inclus, mais il existe toujours des obstacles dans ces cas.
Le projet de loi est si brutal que si une fille est victime d’un viol incestueux, par exemple par son père, son père ou sa mère doivent signaler le viol à la police et ensuite remettre un rapport de police au médecin. Si la mère de la fille est décédée ou divorcée (ces situations ne sont commodément pas mentionnées dans le projet de loi), l’homme même qui a violé sa propre fille doit se signaler à la police et le médecin doit recevoir une copie du rapport de police :
Professeur de sciences politiques à Oberlin Miranda Yaver, PhD, répondu à la législationen disant: « Quand j’enseigne la repro[ductive] droits dans Con[stitutional] Law, je donne aux étudiants un ensemble de restrictions hypothétiques à l’avortement, allant de modestes à extrêmes, et je demande si des fardeaux indus sous [Planned Parenthood v.] Casey », la loi de la Cour suprême de 1992 qui a confirmé Roe v. Wade de 1973.
« 1 implique l’homme qui poursuit pour empêcher un avortement. Mes étudiants trouvent généralement cela inconcevable. Ce n’est plus le cas », se lamente le Dr Yaver.
Anthony Michael Kreis, professeur de droit et politologue de Georgia State Law, explique pourquoi cette législation est si dangereuse :
« Je n’ai aucun intérêt légal dans le ventre de ma sœur. Je ne devrais pas avoir un droit privé d’action contre elle pour des décisions qui ne me nuisent pas », écrit-il. « Cette législation n’est pas seulement un affront aux droits constitutionnels, mais un retour à la loi de la couverture. »
(Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, la Harvard Business School note : « Pendant la plus grande partie de l’histoire américaine, la vie des femmes dans la plupart des États était circonscrite par la common law introduite en Amérique du Nord par les colons anglais. Ces lois sur le mariage et la propriété, ou « couverture », stipulaient qu’une femme mariée n’avait pas d’existence légale distincte de son mari. Une femme mariée ou une femme secrète était une personne à charge, comme un enfant mineur ou un esclave, et ne pouvait pas posséder de biens en son propre nom ou contrôler ses propres revenus, sauf en vertu circonstances très particulières. »)
« Les lois ne devraient pas traiter les femmes comme des biens mobiliers. Pourtant, nous y sommes », Kreis ajoutée.
Ce qui se passe ici est simple : les législateurs ont peur de faire des femmes enceintes des criminelles. Et donc, ils ont décidé de créer une sorte d’intérêt de propriété publique ou quasi-publique dans la capacité de reproduction des femmes. Quels droits constitutionnels les États sont-ils encore tenus d’honorer ? /ailette— Anthony Michael Kreis ud83cuddfaud83cuddf8ud83eudd1dud83cuddfaud83cudde6 (@Anthony Michael Kreis ud83cuddfaud83cuddf8ud83eudd1dud83cuddfaud83cudde6)
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