Les travaillistes devront se connecter au profond sentiment de manque de contrôle des électeurs et démontrer comment un gouvernement travailliste leur permettra de « reprendre le contrôle » de leur vie quotidienne.
Eloise Sacares est chercheuse à la Fabian Society
Il y a une raison pour laquelle le slogan de Vote Leave « reprendre le contrôle » a résonné lors du référendum européen. Près de huit ans plus tard, ce gouvernement a peut-être quitté l’UE, mais il n’a pas résolu le manque de contrôle que ressentent les gens au quotidien.
Pourquoi est-ce important ? Se sentir incontrôlable ou impuissant nuit gravement à notre bien-être individuel. Mais cela peut aussi avoir des conséquences sinistres pour la société. Une étude a montré que le manque de contrôle augmente le soutien aux partis populistes radicaux de gauche comme de droite. Un autre a constaté que ceux qui ressentaient un plus grand sentiment d’impuissance étaient moins susceptibles de prendre des mesures de précaution contre le Covid-19.
À l'approche d'élections générales, les travaillistes devront se connecter au profond sentiment de manque de contrôle des électeurs et démontrer comment un gouvernement travailliste leur permettra de « reprendre le contrôle » de leur vie quotidienne.
Comprendre le contrôle quotidien peut permettre aux travaillistes de se connecter sur de nombreux domaines qu'ils souhaitent réparer. Les gens se sentent hors de contrôle lorsqu'ils ne peuvent pas consulter leur médecin généraliste à temps, lorsqu'ils vivent dans la peur d'être expulsés ou lorsque leur train est annulé, les laissant bloqués, impuissants. En abordant ce sentiment d’impuissance quotidien, le parti travailliste peut atteindre les principaux groupes d’électeurs qui se sentent déçus par ce gouvernement et qui recherchent une alternative qui pourrait les aider à reprendre le contrôle de leur vie quotidienne.
Et puis vient la partie la plus difficile. S’il est élu, le parti travailliste doit véritablement donner aux citoyens les moyens de mieux contrôler leur vie quotidienne. Le programme de décentralisation du parti travailliste et le nouvel accord pour les travailleurs abordent respectivement le contrôle civique et le contrôle sur le lieu de travail. Mais le sentiment de manque de contrôle sur leur vie est bien plus vaste. Dans notre analyse, nous pensons au contrôle quotidien dans six domaines : civique, consommateur, lieu de travail, relations, sentiment de sécurité et services publics. Tous ces éléments ont un impact sur le sentiment de contrôle ou de perte de contrôle d’une personne au quotidien.
Pour relier la politique au sentiment de perte de contrôle des gens, le parti travailliste doit comprendre l'état de la nation lorsqu'il s'agit de contrôle quotidien. Mesurer quelque chose est un moyen essentiel d’influencer les politiques. Les gouvernements veulent pouvoir s’appuyer sur un ensemble de statistiques démontrant qu’ils ont concrètement amélioré le pays. Et cela les incite à opérer les changements politiques nécessaires pour améliorer ces indicateurs – ou du moins à ne pas les laisser tomber.
C'est pourquoi nous travaillons actuellement au développement d'une nouvelle mesure – comme l'enquête de satisfaction dans la vie de l'ONS, mais mesurant plutôt le sentiment de contrôle quotidien des gens. L’objectif est de comprendre à quel point le contrôle peut avoir de multiples facettes. Notre prochain rapport de la Fabian Society, en partenariat avec la FEPS, exposera cela. L’idée de mesurer le contrôle individuel pourrait également être appliquée à des contextes situés au-delà du Royaume-Uni.
Lorsque la gauche parle de redonner le pouvoir aux personnes et aux communautés, c'est souvent de manière abstraite et sans lien avec les décisions politiques qui ont un impact sur la vie quotidienne des gens. Mais qu'il s'agisse de pouvoir se promener dans votre parc local sans craindre la criminalité, de pouvoir avoir votre mot à dire sur votre façon de travailler ou de sentir que vous pouvez vous permettre d'allumer votre chauffage quand vous en avez besoin, de bonnes décisions politiques peuvent aider. nous nous sentons plus en contrôle, et la gauche doit s’assurer que les électeurs voient ce lien.
Si les travaillistes remportent les élections, ils voudront s'assurer qu'ils pourront demander, après cinq ans au gouvernement, « votre situation est-elle meilleure ? », et que le public répondra « oui ». Mais ils devraient également pouvoir demander « avez-vous plus de contrôle sur votre vie quotidienne ? » et obtenir que le public réponde également « oui ». Ce sentiment d’autonomisation pourrait être un facteur important pour que les travaillistes remportent un second mandat.
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