Le public veut voir une amélioration dans sa propre vie. Se réjouir de la misère infligée aux réfugiés n’améliorera la vie de personne.
Le gouvernement a peut-être remporté le vote lundi soir pour approuver en deuxième lecture son projet de loi anti-demandeurs d’asile, mais il y a tout lieu de continuer à lutter contre lui.
C’est un projet de loi pernicieux qui vise à donner aux gouvernements la capacité de bafouer le droit international et la décence commune sur les droits de tous les réfugiés et demandeurs d’asile. Ce serait une tache permanente sur ce pays de lui permettre de se tenir debout, et heureusement, beaucoup d’entre nous ne le croient pas.
La première raison est la loi elle-même. Je n’ai jamais vu auparavant un projet de loi qui, à première vue, dit qu’il n’est peut-être pas compatible avec le droit international. C’est probablement le minimum qu’il fallait dire étant donné que l’opinion juridique largement répandue et faisant autorité est qu’elle ne tiendra pas.
Il est certain qu’il y aura de nombreuses contestations judiciaires du projet de loi, et il y a des rapports que l’on peut même avoir commencé. Il y a des têtes brûlées sur les bancs conservateurs, y compris même sur les bancs du front, qui semblent vouloir utiliser cette affaire comme un tremplin pour sortir de la Convention européenne des droits de l’homme et de la compétence de la Cour européenne.
Cela équivaudrait à un retrait des normes sur les droits de l’homme nationaux et internationaux auxquelles les gouvernements britanniques ont souscrit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Si le projet de loi survit, nous allons voir beaucoup plus de manifestations devant les auberges, les hôtels et les anciennes casernes. Nul doute que certains des mêmes députés conservateurs qui ont applaudi la politique aux Communes lors des dernières sessions seront parmi les manifestants lorsqu’ils réaliseront que le logement est situé dans leur circonscription.
Le gouvernement va avoir besoin de beaucoup de lits. Si le nombre de demandeurs d’asile est maintenu au rythme actuel, il se situera dans les dizaines de milliers de nouveaux lits par an. Le gouvernement refusera simultanément d’accorder à quiconque le droit de rester dans le pays, mais en même temps n’a aucun moyen de les expulser. Il s’est retiré de tous les accords internationaux qui permettraient le retour en toute sécurité de ceux dont la demande a été rejetée.
Seul le Rwanda a déclaré qu’il accepterait les expulsés qui n’ont pas été évalués. Mais leurs places disponibles sont actuellement limitées à 200 et font de toute façon l’objet de ses propres contestations judiciaires.
Aux Communes, le ministre de l’Intérieur a été contraint de concéder l’acceptation des mineurs non accompagnés demandeurs d’asile. Mais il n’y avait pas de telles assurances pour les victimes de la traite des êtres humains et de l’esclavage moderne. Loin de dissuader les passeurs, ce projet de loi est en fait une charte des passeurs.
Tout cela a été signalé à ce gouvernement et cela persiste encore. En effet, l’objectif n’est même pas de parvenir à une politique réalisable, et encore moins à une politique juridique ou morale. C’est faire campagne sans cesse contre les demandeurs d’asile, les migrants les plus vulnérables de tous. Les idiots qui répètent que des centaines de millions de personnes sont censées venir ici lisent simplement le scénario de campagne électorale du directeur du parti conservateur.
C’est une politique odieuse. Les gens débitent des bêtises simplement pour s’accrocher à leurs sièges de parti. Ils semblent également croire que notre indignation morale est leur atout électoral.
Je ne crois pas qu’ils aient raison. Le public veut voir une amélioration dans sa propre vie. Se réjouir de la misère infligée aux réfugiés n’améliorera la vie de personne.
StandUptoRacism a organisé une manifestation « Résistez au racisme » soutenue par le TUC et un syndicat majeur pour ce samedi 18 mars, se réunissant à midi à Portland Place. Pour plus de détails et d’autres emplacements, voir ici.