Alors que les travailleurs français intensifient leur lutte contre le plan profondément impopulaire du président Emmanuel Macron visant à faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, les enjeux ne pourraient pas être plus élevés.
Un sondage publié mercredi montre que la législatrice réactionnaire Marine Le Pen – chef du parti d’extrême droite du Rassemblement national, la plus grande force d’opposition au Parlement – battrait Macron par une marge de 55% à 45% dans un match revanche en tête-à-tête. Le néolibéral sortant a battu Le Pen lors d’un second tour des élections en avril dernier, mais le challenger ouvertement xénophobe et islamophobe a gagné du terrain depuis leur premier match en 2017.
La nouvelle enquête a été menée après que Macron a avancé sa hausse prévue de l’âge de la retraite par décret le 16 mars. Le président a contourné l’Assemblée nationale une fois qu’il est devenu clair que sa proposition législative n’avait pas suffisamment de soutien pour passer la chambre basse de la France.
« Nous sommes en pleine crise sociale, une crise démocratique. »
La décision manifestement antidémocratique de Macron a provoqué un tollé. Le mouvement syndical organisait déjà des grèves et des marches pacifiques hebdomadaires à l’échelle nationale depuis la mi-janvier. Mais la décision du président de contourner un vote le mois dernier a amené plus de gens dans la rue, avec une participation accrue des lycéens et des étudiants, dont certains ont érigé des barricades sur le campus.
Les législateurs progressistes et les dirigeants syndicaux ont exhorté la classe ouvrière à maintenir la pression, décrivant la lutte de la gauche contre l’attaque des retraites de Macron comme une lutte pour la démocratie en France.
« Soit les syndicats l’emportent, soit ce sera l’extrême droite », a déclaré jeudi Fabien Villedieu, représentant d’un syndicat des chemins de fer, à la radio France Info. « Si vous rendez les gens malades – et c’est ce qui se passe – le danger, c’est l’arrivée de l’extrême droite. »
Laurent Berger, chef de la Confédération française démocratique du travail, a déclaré à la radio RTL que « nous demandons toujours l’abrogation de la réforme ».
« Nous sommes en pleine crise sociale, une crise démocratique », a-t-il ajouté.
Macron a jusqu’à présent refusé de retirer sa proposition de refonte des retraites, qui comprend le relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite et l’augmentation du nombre d’années pendant lesquelles il faut travailler pour avoir droit à des prestations complètes. Le Conseil constitutionnel français évalue la légalité des plans du gouvernement et devrait rendre une décision vendredi prochain.
SelonLe gardien:
Le conseil constitutionnel, qui a le pouvoir d’annuler tout ou partie de la législation, évaluera les modifications des retraites sur la base d’une interprétation stricte de la loi. Les experts constitutionnels disent qu’il est peu probable que le conseil annule complètement la législation.
Le gouvernement cherche à gagner du temps, espérant que les protestations et les grèves s’éteindront. Les syndicats veulent montrer que le mouvement de contestation a toujours de l’élan, quelle que soit la décision du conseil.
Des centaines de milliers de personnes ont continué à se rassembler à travers la France ces dernières semaines. Le gouvernement a répondu par une répression de plus en plus répressive.
Une 11e série de grèves jeudi a provoqué de nouvelles perturbations dans les écoles, les transports en commun et la production d’énergie. De plus, des affrontements ont éclaté « entre manifestants et policiers en marge des manifestations dans des villes comme Lyon, Nantes et Paris ». Le gardien signalé.
La colère des travailleurs est palpable et monte.
« Dans la capitale, des manifestants ont brièvement incendié l’auvent de la brasserie rive gauche La Rotonde, bien connue pour avoir accueilli la soirée de célébration controversée de Macron lorsqu’il a mené le premier tour de l’élection présidentielle de 2017 », Le gardien indiqué.
Pendant ce temps, des attrapeurs de rats jetaient de la vermine morte sur l’hôtel de ville.
Jeudi également, des grévistes « ont pénétré de force dans le bâtiment qui abrite les bureaux de BlackRock à Paris jeudi, présentant leur protestation contre la réforme des retraites du gouvernement au plus grand gestionnaire de fonds du monde ». CNNsignalé. « Une centaine de personnes, dont des représentants de plusieurs syndicats, se sont retrouvées au rez-de-chaussée du bâtiment pendant environ 10 minutes, scandant des slogans anti-réformistes. Le bureau de BlackRock est situé au troisième étage. »
Jérôme Schmitt, porte-parole de la Confédération syndicale française SUD, a déclaré aux journalistes : « Le sens de cette action est assez simple. Nous sommes allés au siège de BlackRock pour leur dire : l’argent des travailleurs, pour nos retraites, ils le prennent. «
BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde avec un portefeuille de près de 9 000 milliards de dollars, n’a pas été impliqué dans l’assaut de Macron contre le système de retraite public français. Mais les travailleurs ont ciblé l’institution financière en raison de son rôle dans la surveillance des fonds de pension privés sur lesquels ils pourraient être obligés de compter.
« Le gouvernement veut jeter les retraites, il veut forcer les gens à financer leur propre retraite avec des fonds de pension privés », a déclaré un enseignant.Reuter. « Mais ce que nous savons, c’est que seuls les riches pourront bénéficier d’une telle configuration. »
Le Pen, pour sa part, « a gardé un profil bas, espérant accroître son soutien auprès des travailleurs à faible revenu, dont beaucoup ont commencé leur carrière plus tôt et seront plus fortement touchés par les modifications des retraites ». Le gardien signalé.
Plus tôt cette semaine, des sommités de gauche alarmées par l’escalade de la répression en France contre les défenseurs des retraites ainsi que des écologistes faisant campagne contre la privatisation de l’eau ont signé une pétition de Progressive International.
« Nous sommes aux côtés du peuple français face à la répression violente de la contestation populaire et à la criminalisation de la dissidence par le gouvernement d’Emmanuel Macron », déclare-t-il. « L’extrême violence de la police et la criminalisation par le ministre de l’Intérieur visent clairement à réprimer le mouvement contre les coupes dans les retraites. C’est une atteinte inacceptable aux libertés démocratiques et aux droits humains des citoyens français. »