Le blanchiment d’argent, tant pour le financement du terrorisme que pour l’évasion fiscale, menace la sécurité nationale. Aujourd’hui, un groupe privé qui surveille la qualité des efforts de lutte contre le blanchiment d’argent a présenté un plan intelligent pour moderniser et améliorer la capacité de notre gouvernement à suivre les transactions financières transfrontalières illicites.
Ce sont des nouvelles que vous aurez du mal à trouver ailleurs.
Global Financial Integrity a un plan, et c’est un bon plan, pour améliorer le réseau américain de lutte contre les crimes financiers. Le FinCEN, comme on l’appelle, est une agence gouvernementale essentielle hébergée au Trésor et dotée de nombreux agents de détective financier de l’IRS. Il n’obtient ni le respect ni le budget qu’il mérite.
Global Financial Integrity est elle-même une organisation à but non lucratif sous-estimée à Washington, financée par une multitude de sources, dont la Fondation Ford et cinq gouvernements, mais pas les États-Unis. Avec un budget d’au moins 1 million de dollars par an, il a accompli un travail solide pour attirer l’attention sur le problème croissant du financement illicite.
Au moins 40 000 milliards de dollars d’argent illicite circulent dans le monde entier… peut-être 50 000 milliards de dollars.
Jim Henry, DCReport correspondant économique, a passé des décennies à documenter le flux d’argent illicite. Il estime, d’après l’analyse des documents bancaires et commerciaux officiels, qu’au moins 40 billions de dollars d’argent illicite circulent dans le monde entier. Le total peut être de 50 billions de dollars.
Pour avoir une idée de la taille gigantesque de ce sac d’argent corrompu, considérez ceci: l’estimation inférieure de Henry équivaut presque à la production économique annuelle combinée des deux plus grandes économies du monde, l’Amérique et la Chine.
Global Financial Integrity, dans un rapport intitulé «Renforcer la sécurité nationale en réinventant FinCEN», formule les recommandations suivantes:
- Donner au directeur du FinCEN un siège au Comité des députés du Conseil national de sécurité (NSC) pour rehausser la stature de l’agence au sein de la communauté de la sécurité nationale.
- Créer au sein du FinCEN un centre de données national sur la lutte contre le blanchiment d’argent pour la collecte, la synthèse, l’analyse et la distribution de données avancées aux forces de l’ordre pour les activités de LBC.
- Établissez un «Projet Manhattan» pour identifier, développer et utiliser les technologies de pointe nécessaires pour réaliser la technologie de ce centre de données.
- Lancer au sein du FinCEN un centre national de formation à la lutte contre le blanchiment d’argent qui sera un centre de connaissances et d’éducation sur le blanchiment d’argent pour le personnel du FinCEN, les régulateurs des institutions financières, les forces de l’ordre aux niveaux fédéral, étatique et local et pour les procureurs des États et fédéraux.
- Créer une équipe d’analyse stratégique pour examiner les tendances émergentes et à long terme des méthodes de blanchiment d’argent et des technologies informatiques pour contrer ces menaces.
Ce sont toutes de superbes idées. Mais le Congrès s’en souciera-t-il?
L’un des problèmes fondamentaux de la chasse au financement du terrorisme est que les outils utilisés pour passer au crible des milliards de transactions impliquant des billions de dollars sont l’équivalent financier du chalutage au fond de l’océan pour la morue. Les chalutiers capturent beaucoup de morue, mais ils entraînent également de nombreuses espèces indésirables.
Les tricheurs fiscaux décrochent
L’administration George W. Bush était opposée à une chasse sérieuse aux fraudeurs fiscaux de grande envergure. Il s’est déconnecté d’un mouvement naissant des grands pays pour coordonner leurs politiques fiscales, une aubaine pour les fraudeurs fiscaux. Il a même refusé d’embaucher 80 autres enquêteurs de l’IRS pour rechercher les transactions d’Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes à la suite du 11 septembre.
Source: Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
L’excuse officielle était que les contribuables n’avaient pas les moyens de dépenser 12 millions de dollars supplémentaires. C’est une absurdité alors que des milliers de milliards étaient dépensés pour les guerres en Afghanistan, toujours en cours, et en Irak. Mais le refus de financement était parfaitement logique si vous saviez que les filets anti-blanchiment d’argent attrapent les fraudeurs fiscaux avec les terroristes. Et comme la classe des donateurs politiques est en proie à la fraude fiscale, attraper des fraudeurs fiscaux peut être gênant pour les politiciens au pouvoir et les collègues membres du parti, comme me l’a récemment rappelé un membre du Congrès.
En écrivant sur le blanchiment d’argent dans les casinos depuis 1988, dans ma couverture des impôts depuis 1995 et sur le financement du terrorisme après le 11 septembre, j’ai développé une profonde appréciation pour le travail méconnu du FinCEN – et la reconnaissance de ses faiblesses.
Plus de personnes, meilleure technologie
Ce qu’il faut maintenant pour renforcer le FinCEN: plus de personnel, des ordinateurs ultra-sophistiqués à égalité avec l’Agence de sécurité nationale et, surtout, l’ajout d’un siège pour le FinCEN aux réunions du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Un directeur du FinCEN m’a dit un jour qu’avec suffisamment de temps et de ressources, son personnel pourrait trouver une seule transaction par carte de crédit de 19,99 $ n’importe où dans le monde. Les attentats du 11 septembre étaient bon marché, ne coûtant qu’environ 100 000 dollars. Il ne faut pas oublier que des dépenses relativement modestes peuvent être utilisées pour causer d’énormes dommages.
Pour trouver les petites transactions derrière de grandes attaques à l’avenir, le FinCEN a besoin d’une énorme puissance informatique pour séparer les pépites d’or de la surcharge massive des transactions financières de routine. Le FinCEN doit également être libéré pour trouver non seulement des terroristes, mais aussi des fraudeurs fiscaux.
Avec des milliards de dollars d’argent illicite entre les mains de criminels, des kleptocrates et des terroristes, et des centaines de milliards de dollars d’impôts fédéraux éludés chaque année, il est plus que temps de moderniser le FinCEN.
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