Dissertation
Sujet zéro
La préservation de l’environnement, un problème public
Analyser la consigne et dégager une problématique
Problématique. Par quelles voies la protection de l’environnement a-t-elle été mise à l’agenda politique ?
Exploiter les documents
Document 1. Ce tableau statistique élaboré par le Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, permet de comparer les perceptions des parlementaires et celles du public concernant le « désordre du climat » entre 2003 et 2010. Comment celles-ci évoluent-elles ? Que dit l’écart entre élus et opinion ?
Document 2. Ce texte met en évidence la politique menée en France par les pouvoirs publics pour préserver l’environnement sur près de quarante ans. Quelles en sont les grandes étapes ? Comment l’engagement des autorités politiques se développe-t-il ? Quels partenaires sont amenés à intervenir ?
Document 3. Les données de ce tableau portent sur le traitement par TF1 et France 2 des sujets liés à l’environnement entre 1997 et 2006. Que montre leur évolution quantitative ? Quel aspect de la question est-il de plus en plus abordé au fil du temps ?
Document 4. Ce tableau statistique présente les différents intervenants au Grenelle de l’environnement de 2007, un ensemble de rencontres organisées autour des thèmes de l’environnement et du développement durable. Quels en sont les acteurs principaux ? Comment peut-on qualifier ces rencontres sur le plan de la participation ?
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Introduction
[accroche] Les programmes électoraux des principaux partis politiques en France mettent en avant la nécessité d’une « transition écologique », montrant ainsi que la protection de l’environnement est devenue une véritable question politique. L’opinion publique, quant à elle, s’était emparée depuis plusieurs années déjà du thème du développement durable. [présentation du sujet] On peut donc se demander comment la préservation de l’environnement est devenue un problème public, c’est-à-dire de quelle manière les actions permettant de protéger l’environnement naturel des sociétés humaines sont traitées par les pouvoirs publics. [problématique] Par quelles voies la protection de l’environnement a-t-elle été mise à l’agenda politique ? [annonce du plan] Pour répondre, il est d’abord nécessaire d’analyser la mobilisation des acteurs privés pour la préservation de la nature, puis sa prise en compte dans le cadre de l’action publique.
I. La mobilisation des acteurs privés pour l’environnement
1. L’évolution de l’opinion publique
La prise de conscience des problèmes environnementaux par l’opinion publique a été relativement lente depuis les années 1970, marquée notamment par le naufrage du pétrolier Torrey Canyon en 1967 et la mobilisation en faveur de la défense du parc naturel de la Vanoise. Au cours de la décennie 1990, la société se rend mieux compte des risques que la dégradation de l’environnement peut entraîner pour la population, notamment la pollution, et les coûts humains qu’elle peut provoquer.
Cette prise de conscience s’accélère pendant les années 2000. Ainsi, alors qu’en 2003, selon le Cevipof, 35 % des personnes interrogées considéraient que « les désordres du climat (tels que les tempêtes ou les inondations en France) sont causés par l’effet de serre », ce chiffre a augmenté de 15 points de pourcentage en 2009 (document 1).
2. Le rôle des médias
Les médias, et en particulier la télévision, jouent un rôle important dans la formation de l’opinion publique. L’intérêt des journaux télévisés pour les questions environnementales participe dès lors à la mobilisation des citoyens sur ces enjeux. Ainsi, le nombre de sujets traités par les journaux télévisés de TF1 et France 2 portant sur le changement climatique a fortement augmenté depuis 2003-2004 (document 3).
Et non seulement le nombre de ces sujets s’est développé, mais la manière de les traiter a également évolué. Il est accordé de plus en plus d’importance aux conséquences du changement climatique : près de 69 % en 2006 (document 3). Cette évolution est aujourd’hui accentuée par la place donnée dans les médias à certaines personnalités, notamment la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg.
II. La mise à l’agenda politique
1. L’évolution des positions des pouvoirs publics
Le poids grandissant des questions environnementales dans le débat public s’accompagne d’une diversification des acteurs mobilisés par l’écologie. L’action des mouvements de citoyens qui s’organisent pour agir auprès des pouvoirs publics est relayée par la communauté scientifique et par des organisations non gouvernementales (ONG), comme Greenpeace.
La pression de l’opinion publique sur les représentants politiques, notamment les députés, a fait évoluer l’opinion de ces derniers au sujet des problèmes environnementaux. Ainsi, entre 2003 et 2010, la part des représentants élus à l’Assemblée nationale considérant que « les désordres du climat sont causés par l’effet de serre » augmente (de 21 % à 34 %) et se rapproche de la perception des citoyens (document 1).
2. L’évolution de l’action des pouvoirs publics
On peut distinguer trois grandes phases dans la mise à l’agenda politique des problèmes liés à l’environnement en France. La première se situe au début des années 1970 avec la création d’un ministère de l’Environnement. Cette administration centrale vise alors à unifier les politiques et les législations nationales en matière d’écologie (document 2).
Dans un contexte mondial favorable qui voit notamment la création d’un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sous l’égide des Nations unies, les initiatives des pouvoirs publics se renforcent au cours des années 1990. Un Plan national pour l’environnement est décidé et de nombreuses agences spécialisées sont instituées (ADEME, INERIS, IFEN).
En 2007 se réunit un Grenelle de l’environnement dont les annonces se veulent ambitieuses : contribution climat-énergie, reconversion du bâti, etc. La particularité de cette initiative politique est d’associer les différents acteurs publics (État, collectivités territoriales) et privés (associations, entreprises, syndicats) (document 4).
Conclusion
[bilan] Depuis les années 1970, l’opinion se rend compte des effets de la dégradation de l’environnement et, peu à peu, se mobilise pour inciter les pouvoirs publics à prendre des mesures de protection. Cette mise à l’agenda politique s’effectue de manière graduelle de 1971 à 2007. [ouverture] Cependant, si les élus prennent conscience des risques humains liés à la pollution, les mesures prises par les pouvoirs publics seront-elles suffisantes pour éviter des dommages irréversibles pour la nature et l’homme ?