« Les réservoirs de carbone critiques, tels que les calottes glaciaires, les forêts, les tourbières, les zones humides et l’océan, doivent avoir la même priorité que la réduction des émissions »
En mai 2022, l’Office for Environmental Protection (OEP) a annoncé que les principaux écosystèmes britanniques étaient proches de leurs points de basculement. Pendant ce temps, le gouvernement espère seulement empêcher que cela ne s’aggrave en stoppant la perte de biodiversité.
Leur stratégie net zéro ignore également largement la santé de nos systèmes naturels interconnectés dans ses plans. Pour n’en nommer que quelques-uns, l’atmosphère, les océans et le sol sont tous essentiels à la régulation du climat.
Le Centre de résilience de Stockholm décrit neuf frontières qui permettent un « espace opérationnel sûr » pour la survie de l’humanité. Le changement climatique n’en est qu’un.
Sept des neuf frontières ont maintenant été franchies, et pourtant l’attention politique portée au monde naturel est toujours insuffisante. L’importance de la COP15 est là : la biodiversité doit être au centre de l’attention.
La coopération internationale pour améliorer la biodiversité est donc essentielle pour la survie de notre planète. Cette année, la conférence se tient à Montréal, où, sans surprise, Rishi Sunak est introuvable.
Les réservoirs de carbone critiques, tels que les calottes glaciaires, les forêts, les tourbières, les zones humides et l’océan, doivent avoir la même priorité que la réduction des émissions. Le Centre d’écologie et d’hydrologie estime que l’équivalent de 34 ans des émissions totales de CO2 du Royaume-Uni sont stockées dans les seules tourbières. Mais leur dégradation par négligence a l’effet inverse. Étonnamment, le carbone que cela libère représente 4 % des émissions nettes de gaz à effet de serre au Royaume-Uni.
Là où les tourbières stockent environ huit fois le carbone d’une superficie équivalente de forêt tropicale humide, il est injustifiable que leur énorme potentiel de réduction des émissions soit ignoré. Avec 13% de toutes les tourbières de couverture se trouvant au Royaume-Uni, c’est un manquement à leur devoir pour les conservateurs d’ignorer ces effets.
Les libéraux démocrates ont une longue histoire de travail pour protéger notre environnement naturel, y compris un engagement à introduire une loi sur la nature pour restaurer l’environnement naturel grâce à des restaurations à grande échelle de tourbières, de forêts, de marais et bien plus encore.
De plus, nos écosystèmes aquatiques sont constamment menacés par des rejets d’eaux usées indéfendables. Au cours de l’été, des recherches menées par les libéraux démocrates ont révélé que plusieurs moniteurs de rejet d’eaux usées dans les stations balnéaires britanniques sont défectueux ou n’ont pas été installés. Au total, un rejet d’eaux usées sur quatre (24 %) n’a pas été surveillé l’année dernière parce que les compagnies des eaux n’ont pas installé de moniteurs ou que les moniteurs n’ont pas fonctionné pendant au moins 90 % du temps.
Ces chiffres sont dus au fait que le gouvernement conservateur a laissé les compagnies d’eau s’en tirer à bon compte. Je demande une taxe sur les eaux usées de 16 % sur les 2,2 milliards de livres sterling de bénéfices annuels de ces entreprises pour améliorer notre système d’égouts et protéger les écosystèmes vitaux.
Sur terre, l’histoire est tout aussi décevante. Près de 50 % du méthane britannique, 70 % de l’oxyde nitreux et 87 % de la pollution par l’ammoniac proviennent de l’agriculture. Les pesticides dangereux et les traitements chimiques des cultures finissent par empoisonner notre eau potable et nos aliments. Soyez assurés que mes collègues libéraux démocrates et moi-même continuerons de nous opposer à l’utilisation de ces pesticides nocifs, afin de protéger nos pollinisateurs sauvages et de mettre un terme à d’autres dommages à notre biodiversité.
La perte de biodiversité n’est pas seulement un risque pour notre santé. Cette année, un rapport de la Bibliothèque de la Chambre des Lords a discuté des ramifications du changement climatique et de la perte de biodiversité sur notre sécurité alimentaire. Il y était souligné l’affirmation du GIEC selon laquelle si le réchauffement climatique n’était pas maintenu en dessous de 2 degrés, il conduirait à « la malnutrition et les carences en micronutriments, concentrées en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, en Amérique centrale et du Sud et dans les petites îles ». Le réchauffement climatique affaiblira progressivement la santé des sols et les services écosystémiques tels que la pollinisation, augmentera la pression des ravageurs et des maladies et réduira la biomasse animale marine, ce qui compromettra la productivité alimentaire dans de nombreuses régions terrestres et océaniques.
Le gouvernement a commandé une étude indépendante sur les impacts économiques de la perte de biodiversité et ses résultats sont profondément préoccupants. Il a été constaté que les techniques agricoles intensives et l’utilisation de pesticides endommageaient les écosystèmes nécessaires pour assurer la sécurité à long terme de la production alimentaire dans le monde. Le CCC a également fait part de ses inquiétudes quant au fait que des événements météorologiques extrêmes plus fréquents endommageront les cultures, le bétail et la pêche au Royaume-Uni et dans le monde. Cela conduirait à une plus grande volatilité des prix de nos denrées alimentaires au niveau national en raison de ce qui pourrait être une augmentation de 20 % des prix des denrées alimentaires à l’échelle mondiale. Bien sûr, cela aura un impact négatif sur nous avec la flambée des prix de nos denrées alimentaires, mais cela mettra également à l’épreuve notre humanité.
Les événements tragiques dans la Manche que nous avons vus récemment ne deviendront que plus horriblement fréquents alors que les habitants des pays du Sud fuient les pires effets du changement climatique, la perte de biodiversité et ses effets sur leurs systèmes alimentaires. Nous devons également nous souvenir de notre compassion face au changement climatique et traiter cette crise comme une crise humanitaire mondiale autant qu’une crise économique nationale. Les problèmes que ce pays a avec les réfugiés et la diabolisation de nos semblables par certains politiciens deviendront de plus en plus fréquents et la rhétorique plus répugnante si nous ne prenons pas des mesures drastiques maintenant.
Sauver la planète est une mission colossale qui ne peut être résolue qu’avec la coopération internationale en raison de la nature interconnectée des écosystèmes terrestres. Travailler ensemble nous permet de tirer parti de la puissance de l’action collective pour faire une différence réelle et durable pour la biodiversité.