Soyons clairs. Ces lois anti-grèves des conservateurs sont un véritable casse-tête – elles sont chaotiques et inapplicables et frustreront les employeurs, les travailleurs et les syndicats.
Paul Nowak est le secrétaire général du Congrès des syndicats
Les députés doivent envisager de nouvelles restrictions draconiennes au droit de grève sous la forme de niveaux de service minimum obligatoires lors des grèves dans les services d’ambulance, les chemins de fer et les forces frontalières.
La Chambre des communes est également saisie d’un code de bonnes pratiques qui vise à obliger les syndicats à agir en tant que policiers de l’employeur.
Dans leur empressement à attaquer les syndicats, les ministres tentent même d’imposer furtivement de nouvelles restrictions antisyndicales, notamment des règles absurdes sur le piquetage.
Soyons clairs. Ces lois anti-grèves des conservateurs sont un véritable casse-tête – elles sont chaotiques et inapplicables et frustreront les employeurs, les travailleurs et les syndicats.
Plutôt que de s’attaquer aux problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés, le gouvernement tente d’enchaîner les syndicats avec davantage de formalités administratives.
Et ces nouvelles lois attiseront les tensions entre employeurs et travailleurs, empoisonneront les relations professionnelles et prolongeront les conflits.
Des réglementations concernant des niveaux de service minimaux ont désormais été fixées dans les transports ferroviaires, les services d’ambulance et la sécurité des frontières. Les ministres se consultent également sur les règles affectant les travailleurs des hôpitaux, des écoles, des universités et des services d’incendie.
Le gouvernement a déclaré que les réglementations relatives à la loi sur les grèves pernicieuses entreraient en vigueur d’ici la fin de l’année.
En Grande-Bretagne, un travailleur sur cinq – soit 5,5 millions de travailleurs – risque de perdre son droit de grève.
Il est déjà plus difficile pour les travailleurs d’ici de faire grève que dans n’importe quel autre pays d’Europe occidentale. Aujourd’hui, les conservateurs veulent rendre encore plus difficile l’obtention d’un salaire et de conditions équitables.
Ces nouvelles lois anti-grève signifient que les travailleurs seront contraints par les employeurs de se présenter au travail les jours de grève en les nommant sur les avis de travail.
Si un travailleur ne s’y conforme pas, il perd sa protection contre le licenciement abusif.
Si un syndicat ne parvient pas à forcer les membres nommés à rompre la grève, ils s’exposeront à de lourdes sanctions financières.
La loi sur les grèves est irréalisable, antidémocratique et probablement contraire au droit international.
Dans le même temps, les ministres tentent également d’annuler l’interdiction de recourir à des travailleurs intérimaires pour briser les grèves, bien que la Haute Cour ait déjà jugé cette pratique illégale et que la propre évaluation d’impact du gouvernement ait déclaré que cela « empoisonnerait les relations professionnelles » et « prolongerait les grèves ».
L’ironie est que de nombreux travailleurs du secteur public déclarent qu’ils ne sont pas en mesure de fournir des effectifs sûrs chaque jour en raison d’années de sous-financement conservateur, d’une crise de recrutement et de rétention et de chaînes d’approvisionnement fragmentées et privatisées.
En fait, les dirigeants des fiducies hospitalières ont même averti que des niveaux de service minimum pourraient nuire aux soins aux patients – tout en empoisonnant les relations professionnelles et s’avérer coûteux à administrer.
Mais la loi sur les grèves n’a pas pour objectif de faciliter la vie du public.
Il s’agit d’une tentative désespérée de ce gouvernement pour détourner l’attention de son bilan économique désastreux et blâmer les travailleurs qui tentent d’obtenir un salaire décent et de meilleures conditions. Le chômage est en hausse, les délais d’attente du NHS sont en hausse, les factures sont exorbitantes et tout ce que les ministres peuvent faire, c’est nier et distraire.
Mais le public ne sera pas dupe. Et la colère des travailleurs ne sera pas simplement étouffée par la loi.
La seule façon de résoudre les différends est la discussion et la négociation. Les lois antisyndicales impulsives ne fonctionnent pas – et les syndicats les contesteront à chaque instant.
C’est pourquoi le mois prochain, le TUC tiendra un congrès spécial, le premier depuis plus de 40 ans.
Nous entendrons les travailleurs des secteurs touchés par la législation et discuterons des prochaines étapes de notre campagne contre ces attaques contre notre droit de grève.
Les syndicats continueront à lutter contre la loi sur les grèves à chaque étape et n’auront de cesse que ces réformes empoisonnées ne soient vaincues et complètement abrogées.
Nous défendrons le droit de grève.
Et nous défendrons chaque travailleur qui exerce ce droit.
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