Lors d’un rassemblement MAGA le samedi 29 janvier au Texas, l’ancien président Donald Trump a fait une proposition incroyablement troublante : des grâces présidentielles pour les accusés faisant l’objet d’accusations criminelles en lien avec l’insurrection du 6 janvier 2021 et l’assaut violent contre le Capitole des États-Unis. Le journaliste Joel Mathis discute de la proposition de Trump dans un éditorial publié par The Week le 31 janvier, affirmant que Trump pourrait forcer les démocrates à faire campagne le 6 janvier en 2022 et 2024 même s’ils préféreraient faire campagne sur d’autres sujets.
Trump a déclaré à la foule texane : « Si je me présente et si je gagne, nous traiterons ces personnes de manière équitable à partir du 6 janvier… Et si cela nécessite des pardons, nous leur accorderons des pardons.
Trump n’a pas dit avec certitude qu’il se présenterait à la présidence en 2024. Mais de nombreux critiques de Trump ont averti que s’il décidait de se présenter, il serait presque certain de remporter l’investiture de son parti.
Mathis explique : « Il est en colère contre les multiples enquêtes sur ses activités personnelles et présidentielles, et il est impatient de déchaîner ses partisans contre les personnes qui enquêtent sur lui…. Trump arme clairement et ouvertement sa base comme une menace contre tout fonctionnaire qui pourrait essayer de le tenir responsable de ses (présumés) méfaits financiers et constitutionnels – il a même fait miroiter de futures grâces présidentielles en récompense des accusés du 6 janvier, offrant une incitation à adeptes qui pourraient être enclins à commettre le chaos au service de ses ambitions.
Trump, selon Mathis, « ne cache plus beaucoup ses véritables objectifs ».
« Dimanche, Trump a publié une déclaration qui, entre autres, grommelait que le vice-président de l’époque, Mike Pence, aurait dû » changer le résultat « des élections de 2020″, observe Mathis. « Il n’est pas difficile de voir où tout cela mène. Alors, que vont faire les démocrates à ce sujet ? »
Mathis poursuit : « Ce n’est pas clair. Les démocrates ont passé le véritable anniversaire du 6 janvier de cette année à organiser des veillées, à prononcer des discours en colère et – très étrangement – à écouter les performances de la distribution de « Hamilton ». Malgré cela, le parti semble incertain s’il peut ou devrait essayer de faire grand cas de l’insurrection alors qu’il entre dans les cycles de campagne 2022 et 2024. »
Mathis poursuit en disant qu’il est compréhensible que certains démocrates qui font campagne en 2022 ne parlent pas beaucoup du 6 janvier 2021.
« Les électeurs ont tendance à se concentrer davantage sur leur propre vie – combien ils paient à la pompe à essence ou pour les soins de santé, par exemple – que sur des questions apparemment plus abstraites sur le sort de la démocratie », note Mathis. « Et il est clair que beaucoup d’entre eux ont évolué depuis le 6 janvier, même si les classes politiques et médiatiques ne l’ont pas fait… La victoire au poste de gouverneur de Glenn Youngkin en Virginie en novembre dernier a concrétisé ces tendances. Pas étonnant que certains démocrates intelligents veuillent passer à autre chose. Mais comme le montre le rassemblement de samedi soir, Trump pourrait ne pas leur donner le choix. »
Les démocrates, ajoute Mathis, « ne peuvent pas vraiment éviter » de parler de « l’insurrection » du 6 janvier 2021.
« Le seul vrai choix est que les démocrates marchent et mâchent du chewing-gum en même temps », souligne Mathis. «Ils doivent régler des problèmes de table de cuisine et garder le 6 janvier au premier plan de la conversation. En fait, il n’y a jamais vraiment eu d’autre option. Alors que les républicains se sont de plus en plus transformés en un parti autoritaire et que le mouvement conservateur au sens large embrasse un moment « post-libéral », le défi auquel sont confrontés les démocrates a été double : pour consolider les structures fragiles qui sous-tendent la démocratie américaine, mais aussi, pour démontrer par leurs actions une cas affirmatif pour l’existence continue de la démocratie.
Mathis poursuit : « Ils ne peuvent pas se contenter de défendre le droit de vote ou de consolider la loi sur le décompte électoral ; ils doivent également prouver aux électeurs que le système fonctionne en répondant aux préoccupations quotidiennes concernant l’inflation, les soins de santé, etc. Ce n’est pas soit-ou. Les deux questions sont indissociables l’une de l’autre. »