Un étudiant en pharmacie a été condamné mardi 5 juillet 2022 pour avoir dévoyé des photos d’étudiants postées sur Internet.
Combien de personnes ont vu ces photos ? Qui les a vues ? Un camarade de classe ? Un professeur ? Un futur patient ? Même si les comptes sont fermés sur les médias sociaux, la peur et les interrogations continueront. Internet n’oublie rien, et c’est ce qui inquiète 8 étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie.
Ils ont été capturés sur Instagram et Facebook entre 2017 et 2020. Plus particulièrement, on les retrouve sur le compte Twitter « Soumis coquins ». Raphaël, un étudiant en pharmacie de 26 ans et ancien tuteur qui crée de faux comptes pour ces montages sexuels. « Nous ne sommes pas loin de l’incitation au viol et à la séquestration » Ce ne sont pas seulement les photos modifiées. Ce sont les commentaires dégradants qui les accompagnent. Ils invitent les abonnés à diffuser largement ces montages choquants et répugnants.
De nombreuses victimes de Raphaël racontent leur choc, leur dégoût, leurs répercussions psychologiques, leurs perturbations dans les études, leur honte, leur peur de voir ces photos et une vidéo intime partagée avec trois amis et également diffusée sur Twitter pendant quelques minutes. On n’est pas loin de l’incitation au viol et au kidnapping, Monsieur, quand vos abonnés demandent à cette femme d’être emmenée dans une cave decité par des garçons hardcore ! Picard note .
« Il faut comprendre le contexte », répond l’étudiant avec des explications techniques et des réponses froides. J’ai été séduit par ce groupe de commentaires. Les gens en redemandaient… J’ai accepté. L’idée n’était pas d’aller si haut !
Les excuses suivent. Froides. Sans aucune émotion visible. « Je suis déçu par l’audience. Il dit qu’il a commencé comme un jeu. Il a été forcé de faire plus. Laissez-le s’excuser ! Qu’il publie sa photo sur Twitter et qu’il s’excuse. La faculté de pharmacie devrait se demander si elle doit rester en contact avec des personnes.
Trippier continue de décrier un mécanisme très huilé et particulièrement « prémédité » de la part d’un prévenu qui « intellectualise beaucoup mais ne montre pas vraiment d’empathie ». Trippier a demandé une peine de dix mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve pour les atteintes à la vie privée.
Il devra verser 15.000 EUR aux victimes
Me Brice de Beaumont, confronté au blocage des jeunes femmes et à leur soutien, repousse la « bête virtuelle » qui vient d’être décrite. « Il n’y a rien à craindre de lui. Ces images sont des montages. On le voit !
Il invite le tribunal pour une mesure… et déclenche une réaction générale quand il demande à ce que le casier judiciaire ne soit pas gravé pour sauver la carrière de celle qui s’apprête à devenir pharmacienne.
La demande a été rejetée. Le tribunal a suivi la demande du procureur et a imposé trois obligations : l’interdiction de tout contact avec les victimes, l’obligation de suivi des soins et l’obligation de réparer les dommages causés en versant 15.000 EUR à ses victimes.