Les comités d’urbanisme sont souvent dominés par des conseillers dont les décisions reflètent des convenances politiques et une opposition locale virulente plutôt que l’intérêt public au sens large.
La proposition du gouvernement de remanier le système de planification, notamment en contournant potentiellement les comités des autorités locales pour certains développements conformes au plan local, est une étape essentielle et attendue depuis longtemps pour résoudre la crise chronique du logement au Royaume-Uni.
Annoncées parallèlement à des projets visant à donner davantage de pouvoir de décision aux planificateurs professionnels experts, ces réformes visent à lutter contre les inefficacités et les incohérences qui tourmentent depuis longtemps le système actuel. Comme le préconise YIMBY, nous devons considérer ce changement comme une nécessité politique et sociale. J'encourage tous les YIMBY à accueillir favorablement le document de travail sur la réforme de la planification sur les comités de planification et à soutenir ces changements.
Un système brisé qui a besoin d’être réformé
Dans la structure actuelle, les comités de planification des autorités locales jouent un rôle central pour déterminer si les propositions de développement vont de l’avant. Cependant, ces comités sont souvent dominés par des conseillers dont les décisions reflètent des convenances politiques et une opposition locale virulente plutôt que l'intérêt public au sens large. Comme le soutient Nick Cuff, le mandat démocratique des membres du comité de planification est faible. Le membre moyen du comité de planification ne représentant que 19 pour cent du total des votes électoraux enregistrés dans sa circonscription spécifique.
Il est choquant de constater que pas moins de 15 autorités locales de planification ont refusé l’année dernière une demande de planification sur deux pour un développement résidentiel, dont 80 % étaient basées à Londres, dans le sud-est ou à l’est de l’Angleterre. Mole Valley, dans le Surrey, a enregistré le plus grand nombre de refus pour de nouveaux projets immobiliers majeurs, avec 77 pour cent des décisions refusées. Et ce ne sont que ceux qui sont renvoyés au comité. C'est le secret le moins bien gardé de l'industrie : les agents font l'objet de pressions pour obtenir un refus, ce qui dissuade souvent de mettre en avant ces stratagèmes.
Nous savons également qu’il y a eu une « augmentation stupéfiante » du nombre de demandes refusées et annulées en appel. En moyenne, 28 pour cent des projets refusés sont ensuite annulés en appel, ce qui se rapproche de 60 pour cent pour les projets plus importants qui font l'objet d'une enquête publique. En effet, trop souvent, les projets de logements sont rejetés au stade du comité malgré les recommandations d'approbation des agents de planification professionnels. Cela reflète une tendance inquiétante dans laquelle l’expertise et les preuves sont remplacées par des considérations subjectives et souvent paroissiales.
De telles décisions ont des conséquences considérables. Les retards, l’imprévisibilité et les refus catégoriques étouffent la livraison de logements et d’infrastructures désespérément nécessaires pour atteindre l’objectif ambitieux du gouvernement travailliste en matière de logement, soit 1,5 million de logements. Ce dysfonctionnement décourage également les investissements dans les communautés et exacerbe les pénuries de logements, faisant grimper les coûts tant pour les locataires que pour les acheteurs.
La perspective YIMBY : Construire pour le bien commun
Les réformes proposées s'alignent étroitement sur la philosophie de YIMBY : favoriser une approche durable et réfléchie du développement qui profite à la société dans son ensemble. Même si la contribution locale est vitale, elle ne doit pas se faire au détriment de la réponse au besoin criant de logements en Grande-Bretagne, en particulier de logements abordables. Le système actuel permet à une minorité bruyante de bloquer des projets, souvent pour des raisons de commodité ou d’esthétique, mettant ainsi de côté les intérêts de la majorité qui bénéficierait de davantage de logements, de meilleures infrastructures et d’une croissance économique. Rejetant souvent les projets déjà esquissés dans le plan local, qui a déjà suivi un processus démocratique politiquement mené.
Rationaliser le processus en réduisant le recours aux comités de planification et en responsabilisant les planificateurs professionnels est une correction nécessaire. Ces changements créeront un système plus transparent et plus prévisible, garantissant que les évolutions seront évaluées en fonction de leurs mérites plutôt que de leur appétence politique. Il ne s’agit pas de saper la démocratie locale, mais de la renforcer – en mettant l’accent sur une prise de décision à long terme, fondée sur des données probantes, qui donne la priorité au bien-être de la communauté – supervisée par des experts techniques en politique de planification. Pas des conseillers NIMBY fantaisistes et enragés.
La nécessité politique de la réforme
Politiquement, cette réforme est à la fois opportune et essentielle. La crise du logement est devenue un enjeu électoral clé, les jeunes générations étant confrontées à une flambée des loyers et à des possibilités limitées d'accéder à la propriété. Ne pas s’attaquer aux obstacles systémiques à l’offre de logements risque d’aliéner une base électorale importante. À l’inverse, une réforme audacieuse qui donne des résultats pourrait garantir des avantages politiques et économiques à long terme. Comme l’a récemment souligné le président des étudiants travaillistes, Issy Waite, lors de la fête de Noël du Labour YIMBY, les réformes proposées « concernent l’avenir de nos générations ».
Les critiques diront que contourner les comités réduit la responsabilité locale. Toutefois, cela ne tient pas compte du fait que la démocratie locale ne doit pas être synonyme d’inefficacité. La majorité des résidents résultant des changements bénéficieront d’une offre adéquate de logements et de communautés dynamiques et bien planifiées. Un processus professionnel et rationalisé n’éliminera pas la contribution locale mais la placera dans un cadre qui donne la priorité à l’équité, à l’expertise et au bien commun.
Un avenir meilleur pour le logement
Les réformes proposées par le gouvernement constituent une étape cruciale vers la résolution de la crise du logement et la création d'un système de planification adapté au 21e siècle. En limitant le pouvoir des comités d’urbanisme et en responsabilisant les planificateurs professionnels, la Grande-Bretagne peut se rapprocher d’un marché du logement qui fonctionne pour tout le monde, et pas seulement pour ceux qui ont déjà la chance de posséder une maison. Il est temps de saisir cette opportunité et de dire « oui » à un avenir plus durable et plus équitable.