Le premier ministre doit réaffirmer notre engagement envers les normes internationales en matière de droits de la personne et réduire son enthousiasme à violer nos obligations en matière de droits de la personne.
Alice Jeffrey est la responsable des campagnes de Unlock Democracy
Ce mois marque le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. La DUDH a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948 et énonce les droits fondamentaux dont jouissent tous les individus.
Son influence durable se fait encore sentir dans le monde entier. En Europe, de nombreux droits de la DUDH ont été incorporés dans la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). En 1998, le Royaume-Uni a introduit la CEDH dans son droit national par le biais du Human Rights Act.
Malgré l’influence durable de la DUDH, nous ne vivons pas encore dans un monde exempt de violations des droits de l’homme.
Même au Royaume-Uni, la lutte pour sauvegarder nos droits humains se poursuit. Le gouvernement actuel se montre peu enthousiaste à l’idée de défendre ces droits, choisissant plutôt d’éroder notre droit de manifester pacifiquement. Ce droit fondamental, englobant à la fois la liberté d’expression et la liberté de réunion, est inscrit dans la DUDH. Cependant, au cours des deux dernières années, des lois qui portent atteinte à notre droit de manifester ont été adoptées, notamment la loi sur l’ordre public de 2023 et la loi de 2022 sur la police, la criminalité, la détermination de la peine et les tribunaux.
Malheureusement, les attaques de ce gouvernement contre les droits de la personne ne s’arrêtent pas là. Le Premier ministre s’est engagé à faire adopter son projet d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda. Ceci malgré la décision de la Cour suprême du Royaume-Uni selon laquelle les demandeurs d’asile envoyés au Rwanda seraient confrontés à un risque réel de mauvais traitements s’ils étaient renvoyés dans leur pays d’origine, ce qui serait contraire à nos engagements au titre des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme. Pour certains députés conservateurs, même cette approche est trop timide ; ils appellent le Royaume-Uni à se retirer de la CEDH.
Violer les droits de l’homme ou abandonner nos engagements internationaux aura un prix. Cela porterait atteinte à notre réputation durement acquise de défenseur des droits fondamentaux et enverrait un signal aux nations voyous selon lesquelles la violation des traités et pactes internationaux est irréprochable.
Le premier ministre doit réaffirmer notre engagement envers les normes internationales en matière de droits de la personne et réduire son enthousiasme à violer nos obligations en matière de droits de la personne.
Sir Keir Starmer et le Parti travailliste doivent s’engager à défendre les droits de l’homme au Royaume-Uni et à les défendre à l’étranger. Une bonne première étape serait de s’engager à abroger la législation anti-manifestation.
Le mois dernier a marqué le 35e anniversaire de la Charte 88. La Charte 88 a été fondée pour faire pression en faveur d’une réforme démocratique globale au Royaume-Uni, y compris une protection plus solide des droits de l’homme. Unlock Democracy, en tant que successeur de la Charte 88, poursuit sans relâche cette quête initiale.
Il est clair que le pays est de notre côté. Un récent sondage mené par Savanta a révélé que plus de quatre personnes sur cinq estiment qu’il est important de pouvoir contester le gouvernement s’il viole les droits des personnes.
Les politiciens devraient tenir compte des opinions du peuple.
Le Royaume-Uni a joué un rôle majeur dans la mise en place de mesures de protection des droits de l’homme après la Seconde Guerre mondiale. Nous pouvons jouer un rôle tout aussi important dès maintenant, en les défendant et en contribuant à assurer à tous un avenir marqué par la dignité, l’égalité et le respect.
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