L’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine n’est pas simplement une conquête politique pour ressusciter l’ex-Union soviétique, a écrit David Ingatius dans le journal de mardi Poste de Washington. Poutine, explique Ignatius dans son éditorial, est animé par un complexe religieux profondément enraciné et « dangereux » qui est « presque mystique dans sa vision du passé et de l’avenir de la Russie ».
Les liens étroits de Poutine avec l’Église orthodoxe – ainsi que son soutien à la capture de l’Ukraine – soulignent sa façon de penser.
« Poutine est quelque chose de différent – un croyant chrétien orthodoxe russe plutôt qu’un athée, avec une idéologie plus proche du fascisme de Benito Mussolini que du communisme de Vladimir Lénine », a déclaré Ignatius. Le dirigeant russe est convaincu que sa mission en Ukraine est, en un sens, divinement ordonnée :
Pénétrer l’énigme de la psyché de Poutine est une question de vie ou de mort ces jours-ci, alors que la guerre en Ukraine se poursuit et que le monde s’inquiète du danger que Poutine intensifie ses armes chimiques ou même nucléaires. Les experts disent que Poutine n’est pas irrationnel au sens clinique habituel. Mais il est entré dans un domaine où ses décisions sont motivées par un sens grandiose de sa place dans l’histoire russe. Dans son esprit, sa mission est transcendante.
Poutine a décrit l’assaut sanglant comme le salut de l’Ukraine – et a parlé d’un devoir religieux « de soulager ces personnes de la souffrance ». Étonnamment, il a cité la Bible pour justifier son blitzkrieg : « Je me souviens des paroles de la Sainte Écriture : Plus grand amour n’a pas d’homme que celui-ci, qu’un homme donne sa vie pour ses amis.
Les paroles de Poutine nous semblent perverses, voire blasphématoires, en Occident. L’armée de Poutine a bombardé des maternités, des centres commerciaux et des opéras en Ukraine. Mais cette version tordue est évidemment ce que croit Poutine.
La croisade basée sur la foi de Poutine le rend particulièrement menaçant, a averti Ignatius :
Regardez bien le visage de l’adversaire de l’Occident en Ukraine. Poutine ne semble pas être simplement un tyran ou un opportuniste, qui peut être influencé par la pression économique ou vaincu par les armes. Il croit profondément au mal qu’il fait. Il considère la destruction d’une Ukraine indépendante presque comme un devoir religieux.
Deux avertissements évidents émergent de ce récit : Manipulez le mélange volatil qu’est Poutine avec précaution, de peur qu’il n’explose dans une guerre bien plus large. Et ne le laissez pas réussir.
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