La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a tiré la sonnette d’alarme lors d’une réunion à huis clos avec les principaux banquiers de Wall Street le 18 mai, avertissant que les États-Unis subiraient une grave crise économique s’ils ne remboursaient pas leurs dettes. Yellen espère que le président Joe Biden et le président de la Chambre Kevin McCarthy (D-Californie) pourront bientôt trouver un type d’accord budgétaire, mais les pourparlers ne vont pas bien.
Le journaliste Ezra Klein, dans un éditorial publié par le New York Times le 21 mai, critique avec véhémence la manière dont les républicains gèrent cette crise économique imminente, mais est également sceptique quant à certaines « tactiques non conventionnelles » qui « se révèlent particulièrement populaires dans le l’imagination libérale. »
Klein observe : « Dans l’un, le président Biden déclare simplement le plafond de la dette inconstitutionnel, pointant vers le 14e amendement, qui stipule que « la validité de la dette publique des États-Unis… ne sera pas remise en question »…. Dans l’autre, le Le département du Trésor utilise une faille dans une loi de 1997 pour frapper une pièce de platine de la valeur de son choix – un billion de dollars, disons – et utilise le nouvel argent pour continuer à payer les dettes du gouvernement. »
Le journaliste souligne cependant que « la légalité du plafond de la dette ou d’une pièce de platine d’un billion de dollars ne dépend pas de la façon dont les libéraux lisent la Constitution », mais plutôt de ce que pensent les juges conservateurs de la Cour suprême américaine.
Klein soutient: « Il est assez facile de trouver des contre-arguments que les juges conservateurs sont susceptibles de trouver persuasifs…. Il est également facile de faire des trous dans le jeu de pièces si l’on veut…. Si l’administration (Biden) déclare le plafond de la dette inconstitutionnel, seulement pour que la Cour suprême déclare la manœuvre inconstitutionnelle, alors Biden est propriétaire du chaos du marché qui s’ensuivrait. »
Klein craint que les électeurs ne blâment Biden si l’insouciance du GOP entraîne un ralentissement économique.
« Ce sont les républicains qui menacent de faire défaut si leurs revendications ne sont pas satisfaites », écrit le journaliste. « Ils tirent sur la goupille de cette grenade, à la vue du peuple américain. Biden devrait bien réfléchir avant de prendre le risque de l’arracher de leurs mains et de la tenir lui-même. »