Les nationalistes chrétiens ont salué une nouvelle loi de Louisiane parrainée par le Parti républicain, qui impose que les Dix Commandements (plus précisément, une version King James/protestante) soient affichés publiquement dans toutes les salles de classe des écoles publiques. De son côté, l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) s'est engagée à lutter vigoureusement contre cette loi, arguant qu'elle est contraire au Premier Amendement et constitue une atteinte flagrante à la liberté de religion.
Selon l'ACLU, le premier amendement de la Constitution américaine promet la liberté de religion mais déclare catégoriquement que le gouvernement n'a pas le droit de favoriser une religion par rapport à une autre.
Depuis des décennies, la droite religieuse répète que les libéraux ont déclaré la guerre à la famille américaine en éliminant la religion des écoles publiques des États-Unis. Mais l'historien de l'Université de Pennsylvanie Jonathan Zimmerman, dans une chronique du Philadelphia Inquirer publiée le 8 juillet, soutient que cette affirmation est contredite par la réalité historique des États-Unis.
« Autrefois, explique Zimmerman, l’enseignement religieux n’était pas aussi répandu que le prétendent les Républicains. Et quand cela se produisait, c’était aussi bien à la fois des libéraux politiques que des conservateurs. Il est peu probable que vous entendiez cela de la part des Républicains de Louisiane – qui ont récemment fait passer une loi exigeant l’affichage des Dix Commandements dans toutes les salles de classe – ou de l’Oklahoma, où le surintendant républicain de l’éducation a ordonné aux écoles d’enseigner la Bible de la cinquième à la terminale. »
Zimmerman ajoute : « Ils ont leur histoire et ils s’y tiennent. »
La loi de Louisiane, note le spécialiste de Penn, affirme que les Dix Commandements « ont constitué une part importante de l'éducation publique américaine pendant plus de trois siècles ». Mais selon Zimmerman, « ce n'était pas le cas ».
« L’instruction religieuse n’est pas aussi traditionnelle que beaucoup d’entre nous le pensent », souligne Zimmerman. « Il est temps de se souvenir de cette histoire plutôt que de réinventer un passé que nous n’avons jamais connu. C’est la seule façon de créer un avenir plus juste et équitable pour tous les Américains, quelle que soit leur religion. »