Si l’ancien président Donald Trump fait face à un certain type d’acte d’accusation en 2023, cela pourrait provenir d’un procureur fédéral ou d’un État. Les possibilités vont du ministère américain de la Justice (DOJ) et de l’avocat spécial Jack Smith au procureur du comté de Fulton, en Géorgie, Fani Willis, en passant par le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, Jr.
Smith mène deux enquêtes distinctes liées à Trump : l’une sur des documents gouvernementaux conservés à Mar-a-Lago, l’autre concernant l’insurrection du 6 janvier 2021. Willis, quant à lui, a sondé les efforts de Trump pour annuler la victoire du président démocrate Joe Biden en Géorgie après les élections de 2020. Mais c’est l’enquête de Bragg sur les prétendus paiements d’argent silencieux à la star du porno Stormy Daniels qui, selon Trump, conduirait à son arrestation le mardi 21 mars. Trump, en fait, n’a pas été arrêté ce jour-là, mais l’enquête de Bragg se poursuit.
L’armée de défenseurs de Trump, des experts des médias de droite aux républicains du Congrès, a attaqué Bragg sans relâche. Et l’ancien procureur fédéral Dennis Aftergut, qui est maintenant l’avocat du groupe Lawyers Defending American Democracy, dénonce les attaques « MAGA » contre Bragg comme malhonnêtes dans un article mordant publié par le site Web conservateur The Bulwark le 22 mars.
« Au cours du week-end », explique Aftergut, « les républicains de MAGA ont dévoilé leurs points de discussion sur l’inculpation prévue à New York de Donald Trump pour le paiement silencieux de 130 000 $ qu’il a versé à Stormy Daniels à la veille des élections de 2016. Si les allégations sont vrai, acheter son silence pour empêcher un deuxième scandale de type Access Hollywood – le paiement aurait été effectué quelques jours après la sortie de cet enregistrement infâme – pourrait bien avoir préservé sa candidature finalement réussie à la présidence. »
L’ancien procureur fédéral note que les défenseurs de Trump au Congrès qui ont attaqué Bragg vont du président de la Chambre Kevin McCarthy (R-Californie) au président du comité judiciaire de la Chambre Jim Jordan (R-Ohio). McCarthy a qualifié l’enquête de Bragg de « vengeance politique ». Et dans une lettre performative à Bragg datée du 20 mars 2023, Jordan – avec le représentant James Comer (R-Kentucky) et le représentant Bryan Steil (R-Wisconsin) – a accusé Bragg d’avoir commis « un abus sans précédent du pouvoir de poursuite ».
« Tout comme le rival de Trump (Florida Gov.) Ron DeSantis doit savourer l’opportunité de profiter politiquement du malheur de son concurrent en matière de poursuites – ce qu’il a fait en se référant à plusieurs reprises lundi (20 mars) aux détails sordides des actes répréhensibles présumés de Trump – le Le gouverneur de Floride s’est également senti obligé de rejoindre la mêlée anti-Bragg », observe Aftergut. « DeSantis a déclaré que lorsqu’un procureur s’en prend à l’argent versé à une star du porno « il y a de nombreuses années », il « poursuit un programme politique et militarise le bureau ».
Aftergut poursuit en expliquant pourquoi les points de discussion MAGA contre Bragg et d’autres procureurs sont faux.
« En effet », soutient l’avocat, « les républicains suggèrent qu’Alvin Bragg ne poursuivrait pas Joe Biden si Biden avait soudoyé une star du porno avec qui il avait eu une liaison pour la faire taire quelques jours avant son élection… Quant à la suggestion que dans les affaires politiques, le Manhattan DA ne poursuit que les républicains, peut-être que ceux qui rédigent les points de discussion MAGA devraient vérifier le dossier.En 2015, Bragg était le procureur qui a condamné le chef de la majorité au Sénat de l’État démocrate Malcolm Anthony Smith pour corruption publique et pots-de-vin…. La démagogie n’est jamais belle, et tôt ou tard, elle est politiquement autodestructrice. En novembre 2024, ces démolisseurs républicains pourraient découvrir que c’est leur majorité à la Chambre que les électeurs décident d’aplatir.
Lire Dennis Aftergut article complet pour The Bulwark sur ce lien.