L’ancien Premier ministre ukrainien Volodymyr Groysman a averti mardi le monde que les ambitions expansionnistes du président russe Vladimir Poutine ne s’arrêteraient pas avec l’occupation de l’Ukraine.
Dans un éditorial publié dans NewsweekGroysman a expliqué que l’invasion de l’Ukraine par Poutine est le résultat d’une « lutte par procuration entre l’Est et l’Ouest » qui dure depuis des décennies et qui découle de la « tentative maniaque et égoïste de Poutine d’établir un nouvel ordre mondial dans lequel la Russie est le chef d’orchestre ».
Cette nouvelle guerre, a souligné Groysman, affectera chaque personne sur Terre.
Le conflit que Poutine a conçu « ne se joue pas seulement sur nos téléviseurs. Cela aura bientôt un impact sur la vie quotidienne de tous les citoyens du monde. Une guerre perturbera les chaînes d’approvisionnement, l’économie mondiale, les marchés boursiers, la reprise du COVID-19 et les voyages. Mais plus que cela, cela donnera le ton et un précédent à la façon dont le monde agit », a-t-il écrit.
Groysman pense que si Poutine réussit à réintégrer l’Ukraine dans le territoire russe, il « deviendra tout simplement inassouvi dans sa recherche de terres bien plus grandes que celles de l’Ukraine. C’est pourquoi le monde devrait s’en soucier.
Poutine, a poursuivi Groysman, n’a « jamais honoré aucun accord international » ou « respecté la démocratie et l’État de droit » ou « la dignité ou les droits humains ». L’objectif de l’autocrate russe de réaménager les frontières de l’ex-Union soviétique ainsi que son engagement à une alliance « sans limites » avec la Chine mettent davantage en danger la planète parce que Poutine et le président chinois Xi Jinping sont « deux personnes qui tolèrent le génocide, l’impérialisme, l’instabilité mondiale, et le chantage militaire et économique.
Et si l’Occident ne parvient pas à contenir l’agression de Poutine, Groysman a prédit qu' »il ne fait aucun doute que d’autres mauvais acteurs dans le monde, dont la Chine et l’Iran, testeront les limites de la ligue des nations démocratiques ».
Mais Groysman a également proposé quelques recommandations sur la manière dont les démocraties occidentales peuvent lutter contre les méfaits dictatoriaux.
« Premièrement, nous devons débarrasser le monde de l’autoritarisme. Notre combat n’est pas un combat contre la Russie et le peuple russe, mais un combat contre deux maux : Poutine et un système de gouvernement autoritaire qui maintient le peuple russe dans un esclavage économique et social », a écrit Groysman. « Deuxièmement, nous devons être forts. Fort économiquement. Fort militairement et surtout, fort par l’unité.
L’unité internationale derrière la cause de la liberté « concerne le monde, car la Bible nous dit qu’une maison divisée tombera et l’histoire en a de nombreux exemples », a conclu Groysman. « Ce n’est qu’ensemble que l’Ukraine et la ligue des nations démocratiques pourront mettre fin non seulement à la guerre en Ukraine, mais aussi à l’autoritarisme de Poutine dans le monde. »