Les syndicats doivent être consultés et avoir leur place à la table des discussions
Tony Burke est le coprésident de la campagne pour la liberté syndicale
Dans un article publié dans l'Observer la semaine dernière, le secrétaire d'État travailliste aux Affaires et au Commerce, Jonathan Reynolds, a présenté la stratégie du gouvernement concernant les négociations commerciales post-Brexit.
Reynolds mentionne trois accords commerciaux en particulier qui, selon lui, contribueront à « stimuler la croissance »
L’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste couvre le bloc commercial Asie-Pacifique composé de 11 pays : l’Australie, le Brunei Darussalam, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Reynolds déclare : « Il marquera une étape importante dans notre parcours vers l’adhésion à part entière à un bloc qui se targuera d’un PIB combiné de 12 000 milliards de livres sterling après l’adhésion du Royaume-Uni. »
Mais le CTPPT ne remplacera pas à court et moyen terme ce que nous avons perdu en quittant le marché unique et l'union douanière de l'UE. L'OBR a déclaré que l'accord CTPPT n'ajouterait que 0,04 % au PIB à long terme.
Les protections des droits du travail dans le CTPPT sont très minces, complexes et lourdes et dépendent des gouvernements qui portent des accusations de violation du droit du travail les uns contre les autres – comme l’a souligné le TUC.
La Chine a demandé à rejoindre le CTPPP (et a récemment été soutenue par le Vietnam dans sa candidature). D'autres pays souhaitent rejoindre le CTPPT, notamment le Costa Rica, l'Équateur, Taiwan, l'Ukraine et l'Uruguay.
Reynolds fait également référence à l’accord commercial avec l’Inde. Le gouvernement Modi est antisyndical et réprime les syndicats à chaque occasion. Les syndicats britanniques et le TUC entretiennent de bonnes relations de travail avec les syndicats indiens et entretiennent un dialogue étroit. Le parti travailliste doit donc réfléchir à deux fois avant de conclure un accord commercial avec l’Inde qui contient des clauses faibles et non contraignantes sur les droits des travailleurs.
Dans la course pour obtenir un accord avec l’Inde, le dernier gouvernement a accepté des engagements non juridiquement contraignants sur les droits du travail ou les normes environnementales.
Le secrétaire d’État souligne également un éventuel accord avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG) représentant six États (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis).
Le Royaume-Uni n’a actuellement conclu aucun accord de libre-échange avec aucun de ces pays. Un gouvernement travailliste ne peut ignorer le bilan lamentable de ces pays en matière d’organisation syndicale et de droits du travail, où les droits du travail et les droits de l’homme sont bafoués. Le parti travailliste doit donc réfléchir à deux fois avant de conclure un accord commercial avec eux.
Dans un communiqué de presse du 29 juillet de cette année, il a également été annoncé l'intention du gouvernement d'entamer des négociations commerciales avec Israël, la Corée du Sud, la Suisse et la Turquie.
L’idée de négociations commerciales avec Israël étant donné la décision défavorable de la Cour internationale de justice sur la question du génocide est impensable.
De plus, le Parti travailliste devra réparer le désordre laissé par les conservateurs dans les négociations commerciales suspendues avec le Canada sur l’agriculture.
Plutôt que de négocier des accords commerciaux avec des pays qui bafouent les droits des travailleurs, le gouvernement devrait se concentrer sur son initiative bienvenue visant à « réinitialiser » les relations du Royaume-Uni avec l’UE et à construire un partenariat fondé sur les normes les plus élevées en matière d’emploi et d’environnement.
Le gouvernement doit adopter une approche résolument tournée vers les travailleurs dans le cadre de son approche commerciale.
Les syndicats doivent être consultés et avoir leur mot à dire. Il faut protéger tous les travailleurs contre les pratiques commerciales déloyales tout en améliorant les normes d’emploi pour les travailleurs, sans nivellement par le bas.